[Chronique fantasy] Boudicca, de Jean-Laurent del Socorro

Boudicca ne cesse de dire que les mots ne sont pas faits pour elle, et pourtant ceux qu’elle exprime m’ont bien souvent bouleversée.

Acherontia Nyx

Synopsis

Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.

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[Chronique fantasy] Les sœurs Carmine. T2, Belle de gris, d’Ariel Holzl

Je me suis même surprise à éclater de rire à plusieurs reprises – le tout suivi d’une quinte de toux caverneuse, sinon ce n’est pas comique.

Synopsis

Trois semaines séparent Tristabelle Carmine du Grand Bal de la Reine. Trois semaines pour trouver la robe de ses rêves, un masque, une nouvelle paire d’escarpins… et aussi un moyen d’entrer au Palais. Car Tristabelle n’a pas été invitée. Mais ça, c’est un détail. Tout comme les voix dans sa tête ou cette minuscule série de meurtres qui semble lui coller aux talons.

En tout cas, elle ne compte pas rater la fête. Quitte à écumer les bas-fonds surnaturels de Grisaille, frayer avec des criminels, travailler dans une morgue ou rejoindre un culte. S’il le faut, elle ira même jusqu’à tuer demander de l’aide à sa petite sœur. Car Tristabelle Carmine est une jeune femme débrouillarde, saine et équilibrée. Ne laissez pas ses rivales ou ses admirateurs éconduits vous convaincre du contraire. Ils sont juste jaloux. Surtout les morts.

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[Chronique fantasy] Les énigmes de l’aube. Tome 1, Premier souffle, de Thomas C. Durand

Pour une première lecture dans le rayon de la fantasy humoristique, on dirait que j’ai fait une très bonne pioche.

Synopsis

La petite Anyelle découvre qu’elle possède un don. Ce n’est pas une chose inhabituelle dans les Royaumes, à ceci près que le don d’Anyelle, qui lui permet de renforcer la magie des autres, est de nature à causer des troubles et à attiser certaines convoitises. Pour sa propre sécurité, elle doit absolument apprendre à le maîtriser, et donc étudier la magie. Seulement voilà : les écoles ne sont ouvertes qu aux garçons. Commence un périple où Anyelle devra faire ses preuves et trouver sa voie. La tâche n’est pas mince pour une enfant dont le désir d’étudier ne semble résulter que d’une franche envie de faire ce qui lui est interdit.

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[Chronique fantasy] La dernière geste. T2, L’héritage du rail, de Morgan Of Glencoe

Morgan Of Glencoe a décidément trouvé ses marques dans son métier d’écrivaine, sa façon de raconter est clairement plus fluide et plus maîtrisée.

Synopsis

Alors que la nouvelle se répand en Keltia, Yuri, ramenée de force à l’ambassade du Japon, est déterminée à reprendre sa liberté malgré tout. Mais comment fuir, et où trouver refuge ? Seul le Rail seul désormais capable de lui donner asile …

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[Chronique fantasy] Les Innamorati, de Midori Snyder

C’est tout ce que j’aime dans ce type de littérature, lorsque l’imaginaire devient symbole et se met au service de l’humain dans toute sa complexité.

Acherontia Nyx

L’Italie du XVe siècle : le règne des astrologues et des mages, de la commedia dell’arte, de Titien et Botticelli, de l’Arioste et de son Roland furieux.
De partout, ils sont venus à Labirinto, la Cité du Grand Labyrinthe, où chacun peut assouvir ses désirs secrets et se débarrasser des malédictions, des péchés, ou des douleurs secrètes qui le rongent.
Anna la créatrice de masques, Roberto son soupirant, Simonetta la prostituée, Rinaldo le mercenaire, Fabrizio l’acteur, Lorenzo l’avocat, Erminia, Mirabella, Zizola : tous s’embarquent pour un pèlerinage destiné à les purger de leurs maux dans les méandres du labyrinthe. Mais dans tout dédale qui se respecte, chacun risque de perdre son chemin… et son âme.

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[Chronique fantastique] Cuits à point, d’Elodie Serrano

Le style du roman est léger à souhait, l’intrigue étant emmenée par une écriture fluide, spontanée et enjouée. Cela sert assez bien l’histoire, puisque que cela permet un joli dépaysement tout en détente et en mode « vidange d’esprit surchargé ».

Acherontia Nyx

Gauthier Guillet et Anna Cargali parcourent la France pour résoudre des mystères qui relèvent plus souvent d’arnaques que de véritables phénomènes surnaturels. Mais leur nouvelle affaire est d’un tout autre calibre : pourquoi la ville de Londres subit-elle une véritable canicule alors qu’on est en plein hiver et que le reste de l’Angleterre ploie sous la neige ? Se pourrait-il que cette fois des forces inexpliquées soient vraiment en jeu ?

Éditions ActuSF, collection Bad Wolf

Publication le 24 février 2020

296 pages

Illustrateur : Dogan Oztel

— Dire que nous pourrions être à Londres, marmonna Anna Cargali en regardant les champs défiler par la fenêtre de leur voiture à vapeur. Le duo de démystificateurs avait reçu deux missives la veille. L’une de Londres, plutôt pressante mais sans la moindre information, l’autre de la part de madame du Meslay, en Bourgogne, qui se plaignait de fantômes perturbant son sommeil depuis à présent un mois. Si elle les avait supportés si longtemps, elle pouvait bien attendre encore un peu, non ? Pourtant, son partenaire avait préféré la campagne française.

Elodie Serrano, in Cuits à point
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[Chronique fantastique] Skintrade, de George R. R. Martin

J’avais beaucoup de mal à décrocher de l’intrigue, et lorsque je devais malgré tout m’arracher à ma liseuse, je me réjouissais intérieurement de pouvoir à nouveau me plonger dans ces « lycanthroperies ».

Acherontia Nyx

Synopsis

Il fut un temps où cette ville était au centre du monde. Un temps où sa puissance se nourrissait du sang et du fer. Mais aujourd’hui elle n’est plus que rouille et elle attend la ruine. C’est un territoire parfait pour Willie Flambeaux et Randi Wade. Lui est agent de recouvrement, elle, détective. Mais lorsqu’une série de meurtres particulièrement atroces ensanglante cette ville qu’ils croyaient si bien connaitre, ce n’est plus dans le labyrinthe des rues qu’ils auront à mener l’enquête, mais dans les recoins les plus sombres de leurs propres passés. Là où se cachent leurs plus grandes peurs.

Il hésita et flaira de nouveau l’air froid de la nuit. On était en automne : le vent venait de la rivière et il flottait un parfum de pluie ; mais cette odeur, cette odeur-là, était toute cuivre, épice et feu, impossible à confondre. Il connaissait l’odeur du sang humain.

George R. R. Martin, in Skintrade
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[Chronique steampunk] La machine de Léandre, de Alex Evans

Le mélange entre fantasy magique et steampunk proposé par l’auteure est vraiment très réussi. Je crois qu’Alex Evans a atteint le niveau expert en mixologie !

Acherontia Nyx

Constance Agdal, excentrique professeur de sciences magiques, n’aspire qu’à une chose : se consacrer à ses recherches et oublier son passé. Malheureusement, son collègue disparaît alors qu’il travaillait sur une machine légendaire. La jeune femme le remplace au pied levé et fait la connaissance de Philidor Magnus, un inventeur aussi séduisant qu’énigmatique. Bientôt, une redoutable tueuse et un excentrique et un richissime industriel s’intéressent à ses travaux, sans oublier son assistant qui multiplie les maladresses et un incube envahissant…

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[Mois de l’imaginaire 2019] 1e octobre – Humain.e.s, trop humain.e.s

Citation

Hello mes poulpes !

Je vous parle souvent de la littérarité des romans de l’imaginaire, de l’incroyable finesse de langage que l’on peut parfois y découvrir, pour le plus grand plaisir des habitués… mais aussi pour la plus grande surprise des détracteurs du genre !

À tous les rabats-joie qui prétendent que l’imaginaire fait partie des « mauvais genres » de la littérature, de ces livres que l’on prend par le bout des doigts comme un objet dégoûtant lorsqu’on en trouve en, ou que l’on cache derrière une fausse couverture de Goncourt ou la Une du journal Le Monde lorsqu’on « ose » en lire un… Voici 31 réponses qui, je l’espère, satisferont à vos besoins de belles lettres jusqu’au 31 octobre !

Ma robe noire n’avait pas suscité l’approbation non plus. Elle me couvrait des pieds à la tête, me donnant l’air d’une princesse Leia en grand deuil selon Navarre. Il venait enfin de voir la cinquième trilogie, et il pestait sur l’escroquerie de l’affiche de l’épisode IV :

– Elle est magnifique sur l’affiche, cette fichue robe. Fendue et tout, décolletée presque au nombril, et en vrai dans TOUT le film, c’est une bure de carmélite ! On ne voit même pas son cou à la greluche !

L’invisibilité du col est sans doute un péché majeur du point de vue de l’esthétique vampire. Mais du reste, avec le grand manteau de laine sombre à capuchon – déniché par Géraud dans sa propre garde-robe – qui enveloppait le tout, ce que mon vêtement aurait pu découvrir n’avait guère d’importance. Le chaton, lui, s’était roulé en boule dans l’une des manches kimono pendantes, au milieu de ma collection de pentacles de papier destinés à éloigner les fantômes. Il s’était endormi aussit$ot, bercé par mon pas faussement décidé.

Il faisait bon. Je n’étais pas ivre. Une pluie récente avait laissé une délicieuse odeur d’eau sur le sol rafraîchi du boulevard Saint-Germain. Tout était désert à cette heure tardive. La balade aurait pu être agréable si je n’avais pas conservé une conscience brûlante de la convocation, roulée en boule dans mon autre manche.

L’état de la chose en disait long sur mes consœurs sorcières. Les armes de la Lignée invitante gravées à l’or fin et en quadrichromie s’étalaient sur l’enveloppe au papier lourd et craquant, d’un beau blanc cassé affectant le parchemin ancien. En revanche, le contenu avait été griffonné à la hâte et au crayon à mine sur le dos d’une vieille liste de courses qui avait comporté des serviettes hygiéniques et du débouche-évier.

Jeanne-A. Debat, Humain.e.s, trop humain.e.s

N’oubliez pas de vous joindre à mon concours pour ce mois de l’imaginaire !

D’ailleurs, pour ce roman, le cadavre exquis donnerait ceci :

 » Alors même que j’avais fait un bisou à ma mère ce matin, j’ai pris le thé avec Dexter Morgan en espérant ne pas croiser son père, et j’ai trouvé cela extrêmement cathartique. »

Acherontia vous propose un chouette extrait du roman de Jeanne-A Debats « Humain.e.s, trop humain.e.s »

[Chronique nouvelles] Dragon de glace, de G.R.R. Martin

Si vous sentez la température de la pièce baisser lors de votre lecture, si votre haleine se met à tracer des volutes devant votre roman ouvert, point d’étonnement ! C’est juste le talent d’un maître de la fantasy qui est à l’oeuvre…

Acherontia Nyx

Au sommaire:
– Dragon de glace
– Dans les Contrées Perdues
– L’Homme en forme de poire
– Portrait de famille

« D’un blanc cristallin, ce blanc dur et froid, presque bleu, le dragon de glace était couvert de givre ; quand il se déplaçait, sa peau se craquelait telle la croûte de neige sous les bottes d’un marcheur et des paillettes de glace en tombaient. Il avait des yeux clairs, profonds, glacés. Il avait des glaçons pour dents, trois rangées de lances inégales, blanches dans la caverne bleue de sa bouche. S’il battait des ailes, la bise se levait, la neige voltigeait, tourbillonnait, le monde se recroquevillait, frissonnait. S’il ouvrait sa vaste gueule pour souffler, il n’en jaillissait pas le feu à la puanteur sulfureuse des dragons inférieurs. Le dragon de glace soufflait du froid. »

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