[Chronique Young Adult] Thunder. Tome 1, de David S. Khara

Ce roman, premier tome d’une série, a toutes les chances d’être très apprécié auprès de son public cible.

Acherontia Nyx

L’adolescence d’Ilya tournait autour de vacances au soleil, cours d’aïkido, d’écoles privées… et d’un père absent. Lorsque celui-ci meurt dans d’étranges conditions, le jeune Russe est entraîné dans un tourbillon trouble : qui est donc cette grand-mère avec qui il doit désormais vivre, et qu’il n’a jamais vue ? Alors qu’il essaie de s’intégrer et de trouver sa place dans cette nouvelle vie, lui et quatre autres élèves sont agressés par des étrangers masqués dans l’enceinte même du lycée. Conspiration ? Ennemi commun ? Assassins de son père ? Les réponses sont peut-être plus proches qu’il ne le pense…


Éditions ActuSF, collection NAOS

Parution le 20 mars 2020

240 pages

Un Harry Potter russe

L’histoire développée en elle-même est très simple. Un jeune homme russe qui vient de se retrouver orphelin de ses deux parents se voit obligé d’aller vivre chez sa mystérieuse grand-mère en Angleterre. Mystérieuse, car malgré le lien de parenté, il n’a jamais eu de contact avec cette dame, et ne sait donc pas du tout à quoi s’attendre. Aussi, en arrivant, quelle n’est pas sa surprise de découvrir le lieu de vie de cette étonnante dame.

Bien sûr, le changement de domicile s’accompagne aussi d’un changement de lycée. Alors certes, nous sommes très loin de Poudlard, mais le fait est que, très rapidement, Ilya va constater que quelque chose cloche. Certaines rencontres semblent ne pas vraiment relever du hasard, certaines capacités paraissent n’être pas vraiment naturelles non plus. Petit à petit, l’énigmatique Ilya va se révéler à lui-même, de même que certaines zones d’ombre de sa vie.

L’énigme Ilya

Comme souvent en littérature Young Adult, le héros central est dopé aux qualités extraordinaires. C’est un aspect que je pointe souvent comme un défaut, mais peut-être cela facilite-t-il l’identification du lecteur au personnage. Cette nouvelle série de David S. Khara ne fait pas exception, puisqu’elle nous met en présence d’Ilya, jeune homme qui paraît de prime abord parfait en tous points. Intelligent, voire complètement surdoué, génie des échecs, valeur sûre des arts martiaux, et ne parlons même pas des langues qu’il pratique, tout en lui respire l’intello en or à qui tout réussi. Et c’est sans compter la fortune paternelle qui lui a jusqu’à présent permis de fréquenter les meilleures écoles et de vivre une vie – en apparence – de rêve.

Si ce type de personnage trop stéréotypé a souvent tendance à me taper sur les nerfs, force est de constater que dans ce roman, j’ai réussi à trouver à Ilya un côté attachant. Cela doit tenir dans le fait qu’il ne se « la joue » pas, comme certains enfants de riches peuvent le faire. Ilya est plutôt du genre force tranquille. Il connaît ses capacités et, plutôt que d’en jouer ou de s’en vanter, il préfère les garder pour lui jusqu’à ce qu’il doive, dans une situation critique, abattre ses meilleures cartes. En fait, il a tout du joueur de poker aguerri. De plus, le jeune homme reste humble et ouverts aux autres, deux qualités qui sont loin de me déplaire.

Mais, vous vous en doutez, ces dons hors du commun ne viennent pas seulement de son QI ahurissant. Comme souvent dans ce type d’histoire, Ilya va découvrir petit à petit qu’ils ne sont pas naturels, et qu’ils lui viennent de…

Les stéréotypes ont la vie dure…

… Mais, je ne vous apprends rien, c’est ce qui fonctionne le mieux chez la plupart des jeunes. Et chez les plus vieux aussi, d’ailleurs. Mais soit ! Alors, tirons la roue de loterie des thèmes récurrents en littérature fantastique YA… À votre avis, à quelle « espèce » notre jeune héros va-t-il se voir confronté ? De quoi, ou de qui, lui viennent ses fameux dons ? Je vous laisse le choix entre les extra-terrestres, les vampires, les loups-garous, les nazis, les sorcières, ou les nains de jardin cannibales. Ajoutez à cela des amitiés plutôt improbables qui se nouent (trop?) rapidement, un contexte typique de collège anglais, des super ninjas qui ont la patate, des secrets de famille, et un mystérieux rapport avec l’orage, vous obtenez ce fameux cocktail « Thunder ».

C’est sûr que, dit comme ça, on pourrait penser que je n’ai pas vraiment goûté à ma lecture. Et pourtant, ce ne fut pas le cas, puisque je l’ai lue assez rapidement et en suis ressortie plutôt contente. Certes, ce premier tome de la série ne renouvelle pas le genre – et je ne pense pas que ce soit le but recherché non plus -, mais il a suffisamment de qualités pour être apprécié malgré tout. Ce tome a l’avantage d’être détendant et sans prise de tête, d’autant plus que l’écriture est fluide et la construction du récit ingénieuse.

En résumé

Ce roman, premier tome d’une série, a toutes les chances d’être très apprécié auprès de son public cible. On y retrouve un personnage charismatique et surdoué qui se veut humble malgré tout. Au fil de ses mésaventures, on se pique au jeu et on se surprend à l’apprécier, à s’y attacher. Il y a du punch, du mystère, des rebondissements, de l’action, de l’amitié, un soupçon d’amourette, des super pouvoirs… Bref, c’est un bon cocktail détonnant pour tout lecteur dans la bonne tranche d’âge qui aime les lectures fluides et sans prise de tête, mais pas bêtes. Pour les lecteurs plus aguerris, il en va autrement. Si vous craignez les stéréotypes et les thématiques trop récurrentes, je vous conseillerais de le lire par curiosité et de voir si ça matche ou pas.

À propos de David S. Khara

David S. Khara est un écrivain français.

Amoureux de la Bretagne, est installé à Rennes depuis le milieu des années 1980. Après des études de droit et un passage dans le notariat, il devient journaliste à l’AFP. Ensuite, il est concepteur rédacteur publicitaire au sein du groupe RSCG avant de fonder en 1993 son entreprise de communication dans laquelle il a travaillé 16 ans, avant de se retirer en 2009 pour devenir écrivain à temps plein.

Écrivant pour son plaisir depuis toujours, il se lance véritablement dans l’aventure en 2009 et sort en mars 2010 un thriller fantastique aux Éditions Rivière blanche : « Les Vestiges de l’aube ». Une réécriture des « Vestiges de l’aube » (nouvelle version) est parue le 19 mai 2011 chez Michel Lafon. Six chapitres ont été ajoutés, et cinq autres ont été entièrement récrits.

Sa première nouvelle a été publiée en décembre 2010 dans une anthologie intitulée « De Capes et d’esprits » (Éditions Rivière blanche).

Passionné de littérature classique, il se réclame de la vague des romans d’aventure populaires. Dans la trilogie « Le Projet Bleiberg », paru en octobre 2010 aux Éditions Critic, il nous entraîne dans les arcanes secrets de la Seconde Guerre mondiale. La suite, « Le Projet Shiro, » sort en novembre 2011, et le troisième tome, « Le Projet Morgenstern », début 2013.

En avril 2014 paraît chez Rageot « Thunder », premier volume d’une série jeunesse dérivée de l’univers de la trilogie des « Projets ». En 2015, le roman a reçu le prix Rablog au Salon Saint-Maur en Poche.

Suite de « Les Vestiges de l’aube », « Une nuit éternelle » paraît en octobre 2014 aux Éditions Fleuve Noir. Ce thriller fantastique vaut à l’auteur plusieurs nominations à des prix de littérature dite générale.
« Atomes crochus » est un thriller paru en 2016 directement au format poche chez J’ai lu.

David S. Khara a aussi commencé à réaliser un de ses rêves, à savoir l’écriture de scénarios pour le cinéma, en devenant scénariste-conseil pour Alain Berberian.

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