La pierre de rêve, de C. J. Cherryh

La pierre de rêve, de C. J. Cherryh

En résumé…

C'était un monde agreste et paisible, peuplé d'esprits, d'elfes et de biches. Et puis les Hommes sont venus, avec leurs chiens, leurs feux, et le cliquetis de leurs armes car, très vite, les tribus se sont fait la guerre. Les esprits ont fui… Seule Arafel, l'elfe hardi et fier, n'a pas quitté sa forêt, encore inviolée. Une pierre d'émeraude pâle la protège et elle ne hait pas les hommes. Alors, quand apparaît Ciaran, un jeune guerrier blessé, elle le secourt et lui offre une pierre de rêve, semblable à la sienne. Plus tard, il rejoindra Scaga, son allié, mais Ciaran n'est plus le même. Une voix d'elfe parle en lui, Arafel le hante. Et pourtant il aime Brandwyn, la fille de son hôte… Quel sera le destin de Ciaran, homme double et déchiré? Qui l'emportera en lui des hommes ou des esprits?

Ce qui m'a attirée vers cette lecture…

D'une part, le fait que ce livre, acheté sur une brocante il y a maintenant neuf ans, traînait dans mes étagères sans jamais avoir été lu ni même ouvert…

D'autre part, le fait qu'en cette année 2014, j'ai décidé d'axer mes lectures principalement sur le Fantasy et le Fantastique. Je suis une fan des deux genres, mais j'estime mes connaissances dans le domaine trop limitées pour quelqu'un qui se dit fan. J'ai donc voulu commencer l'année par la lecture d'un livre fantasy "old school" et merveilleusement rétro, avant d'entamer les derniers nés de la génération fantasy 2.0…

La première phrase…

"Il existe de par le monde des choses qui jamais n'ont aimé les Hommes, qui se trouvent là depuis bien plus de temps que l'humanité puisque, alors même que les Hommes étaient encore nouveaux sur cette terre et plus vastes les forêts, il existait des lieux où l'Homme, lorsqu'il les foulait, pouvait sentir peser sur ses épaules le poids des âges du monde."

Une bien étrange histoire…

J'avoue, je suis restée sur ma faim avec cette histoire. J'avouerais même, à ma plus grande honte, m'être occasionnellement endormie sur les cinquante dernières pages… Je n'irai pas jusqu'à dire que le récit fût ennuyeux, mais il y avait quelque chose dans la façon dont il était conté qui, personnellement, me barbait royalement, du moins sur la fin… qui, comme je l'ai dit, m'a laissée sur ma faim.

Ce qui m'a déplu? Entre autre, le fait que l'on nous serve l'histoire d'un certain Ciaran dans le résumé de la quatrième de couverture, et que l'on ne parle de lui qu'à partir de la 154e page… Jusque là, j'en étais venue à me demander si l'éditeur ne s'était pas trompé de résumé. La première partie du récit était pourtant très agréable à lire, et d'une importance capitale pour la suite de l'histoire. Mais si Ciaran est tellement important dans le récit, pourquoi ne pas l'avoir introduit avant la première partie, ne fut-ce que pour dire "Nous ne parlerons pas tout de suite de lui, mais ne vous inquiétez pas, le moment viendra où il aura son rôle à jouer dans l'histoire". Un peu comme Gollum dans le seigneur des anneaux, dont on parle dès le début mais qui n'apparaît que par la suite. J'avoue que cela m'a un peu déroutée…

Un style d'écriture pourtant agréable…

Je parlais, dans mon introduction, de fantasy "old school". Nous sommes bien en plein dedans avec cet ouvrage sorti dans les années 80 et dont le style d'écriture reflète toute une époque où la fantasy et le lyrisme ne faisaient qu'un. La poésie de la langue est ici au rendez-vous, comme le montre cet extrait :

"Les Hommes empilèrent pierre sur pierre et bâtirent des logis tièdes, et ils domestiquèrent certaines parmi les choses les plus humbles, les plus paisibles, mais les plus sombres s'enfouirent encore plus profond et les plus brillantes partirent, le coeur brisé.

Sauf l'une d'elles, dont la patience et l'orgueil étaient plus grands encore que chez toutes les autres.

Un lieu demeura donc, un lieu inviolé dans tout le monde existant, une forêt plutôt modeste tout près de la mer, tout près des humains, où le temps était différent d'ailleurs.

Et cette forêt, à un moment, avait cessé d'être un lieu accueillant. Au delà de sa lisière de grandes fougères, elle était cernée d'épineux. Des arbres morts s'y entremêlaient que nul bûcheron n'avait jamais touchés, car aucun bûcheron n'aurait osé s'aventurer en un tel lieu. Durant le jour, c'était un lieu de péril. Avec la nuit, pis encore, et jamais un homme n'aurait ,osé allumer un feu trop près des arbres anciens. En ce lieu, des choses murmuraient, et le vent marmonnait avec les arbres, ou bien avec lui-même, ou avec peut-être d'autres choses encore. Les Hommes savaient que la forêt était vieille, vieille comme le monde, et jamais ils n'avaient conclu la paix avec elle."

Bien qu'emprunte d'une grande poésie, l'écriture de C. J. Cherryh peut parfois être rebutante. Le style se fait parfois tellement abstrait que cela nuit à la compréhension de l'intrigue. Mis à part cela, l'écriture est ce que j'ai trouvé de plus positif dans cet ouvrage, car elle apporte une touche magique supplémentaire à l'ensemble.

Des prénoms à coucher dehors…

Encore un autre non-sens de ce roman… Pendant tout le récit, je me suis cassé la tête à tenter de prononcer des noms tels que Caoimhin, Cearbhallain, Aelfraeda, Siobrach, Eadwulf, Cinnfhail, Diomasach, Fitheach, et j'en passe… Bien vu, des noms d'origine celte, c'est joli, mais imprononçable pour qui n'y est pas familiarisé. Un guide de prononciation aurait été le bienvenu en début de lecture, me suis-je dit.

Et que trouvai-je à la fin du roman? Un guide de prononciation! Décidément, C. J. Cherryh fait tout à l'envers…

Pour la fin…

Les petits plus…
  • Une histoire féerique
  • Une écriture lyrique et poétique à souhait
Les petits moins…
  • Une histoire qui colle mal avec le résumé qu'on lit à l'arrière du livre.
  • Des prénoms difficiles à prononcer et à retenir.
  • Un style parfois trop lyrique qui nuit à la compréhension de l'histoire.

Ma note : 6,5/10

Lu dans le cadre du challenge Un mot, des titres, Session 21, "Pierre".

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Lu aussi dans le cadre du challenge Petit Bac 2014, Ligne Fantasy, Catégorie Matière : La PIERRE de rêve

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Lu aussi dans le cadre du challenge "Mythologies du monde", Catégorie Mythologie celtique

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2 réflexions au sujet de « La pierre de rêve, de C. J. Cherryh »

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