La fée des dents, de Graham Joyce

La fée des dents, de Graham Joyce

Résumé…

" La Fée des dents ", ainsi appelle-t-on la " petite souris " qui passe sous l'oreiller des bambins en Grande-Bretagne. Une innocente invention, un conte pour enfants… jusqu'à cette nuit où le jeune Sam Southall la surprend dans sa chambre ! Voilà qui n'était pas prévu… ni le fait que la créature, qui s'appelle Quenotte, se révèle bien différente de la fée bienveillante qu'imaginent les petits. Perverse, dangereuse, elle va poursuivre Sam et sa bande de copains tout au long de leur adolescence, rythmée par des drames affreux, et changer leur vie pour toujours… Voici enfin réédité le chef-d'œuvre de Graham Joyce sur le merveilleux et l'étrangeté du monde de l'enfance, un somptueux roman initiatique dans la lignée de Stephen King et de Ray Bradbury. Un classique effrayant, nostalgique et drôle, en cours d'adaptation au cinéma."

Ce qui m'a attirée vers cette lecture…

C'est à la bibliothèque des Chiroux que j'ai loué cet ouvrage. J'ai bien accroché avec la couverture, même si je sais à présent qu'elle n'est pas très révélatrice, les couleurs m'ont beaucoup plus. Et puis le titre m'a intriguée, je me demandais ce qu'il serait possible de pondre comme histoire à partir de la légende de la petite souris. Serait-ce plus un conte merveilleux? J'avais des doutes sur le sujet mais je voulais en avoir le coeur net.

La première phrase – souvent révélatrice…

Clive torturait une salamandre.

Une vieille légende revisitée…

Une histoire bien mystérieuse que celle-ci…

Une "petite souris" déguisée en vilaine fée qui pourrit littéralement la vie de Sam et de ses proches. Le cheminement d'un groupe de jeunes garçons qui passent de l'enfance à la vie adulte. Une suite d'événements dramatiques en apparence inexplicables, et pourtant…

Si, de prime abord, on pense avoir affaire à un gentil conte légèrement revisité et plaisant à lire, je vous arrête tout de suite. Je qualifierai plutôt ce récit de conte macabre aux méandres machiavéliques et aux accents dérangeants.

Un conte macabre?

Je conserve l'appelation "conte" parce que l'on reste malgré tout dans un domaine merveilleux. Même revisitée, aussi effrayante puisse-t-elle paraître, la fée des dents n'en reste pas moins une figure fantastique qui souffle le chaud et le froid, le bien et le mal dans la vie de Sam et de ceux qu'il aime. Conte pour le côté bien, macabre pour le côté mal. En effet, si notre petite souris reste une fée, elle a aussi un côté très "méchant gobelin de la forêt maudite de Malépine". Cela se ressent d'ailleurs très fort à l'évolution de son apparence, tantôt hideuse et masculine, tantôt envoûtante et féerique. Enfin, si la fée est souvent méchante, on devine qu'elle a ses raisons, que l'on découvre vers la fin du récit.

Des méandres machiavéliques?

"La fée des dents", ou comment un événement dramatique mineur peut être la source d'une réaction en chaîne entraînement des drames de plus en plus gros. C'est un des aspects du livre que j'ai vraiment aimé, le fait que les événements difficiles traversés par les personnages ont toujours une raison d'être. Rien n'est vraiment gratuit, même si c'est parfois vraiment gore et que la raison peut paraître ridicule.

Des accents dérangeants?

J'ai lu d'autres chroniques de ce livre avant de me faire ma propre opinion, et ces chroniques n'étaient pas très positives. Les auteurs reprochaient notamment certaines scènes de sexe jugées malsaines et dérangeantes. Je comprends tout à fait ces avis, peut-être rédigés par de jeunes personnes que la sexualité met encore mal à l'aise, et donc je tenais à mettre quelques nuances sur certains points. L'auteur nous parle d'enfants qui évoluent vers l'adolescence puis vers l'âge adulte. Un peu comme dans Harry Potter, on suit nos jeunes héros pendant toute cette période délicate de leur vie. Si dans Harry Potter, l'accent est mis sur la magie – il s'agit de littérature jeunesse tout de même – ici nous sommes clairement en possession d'un roman pour adultes que je situerais presque dans la veine de Graham Masterton. Rien d'étonnant donc à ce que la sexualité soit mise en avant-plan, au même titre que le drame et l'étrange. Oui, ces scènes peuvent être dérangeantes pour un lecteur jeune qui ne voit pas nécessairement le lien avec l'histoire et qui projette son propre malaise par rapport à sa sexualité naissante. Pour un lecteur plus averti en revanche, ces scènes passent mieux dans le sens où l'on comprend, au travers de l'histoire, que les apparitions de la fée sont intimement liées aux fantasmes et à l'éveil de la sexualité de Sam. Ce n'est pas un hasard si la fée, qui lui apparaît pour la première fois lorsqu'il est enfant, se transforme peu à peu en créature fantasmagorique au fur et à mesure que Sam grandit. Elle n'est jamais finalement qu'une projection de ses propres désirs de jeune garçon. En tout cas je n'ai personnellement pas été choquée outre mesure, sachant qu'il s'agit d'un passage normal de l'évolution de tout un chacun, et sachant que cet accent porté sur cet aspect de la vie adolescente est en lien étroit avec l'histoire développée par l'auteur.

Une adaptation au cinéma!

Oui oui, ce livre a bien été adapté 🙂 Rendez-vous très bientôt pour la chronique du dit film!!

La fée des dents, de Graham Joyce

L'élément fun…

Ce qui m'a amusée dans cette lecture, ce sont les descriptions de la fée. Elles me paraissaient souvent un peu floues, abstraites, les descriptions oscillaient tellement entre la laideur et la beauté, la masculinité et la féminité, alors dans ma tête s'est formée une image qui est restée tout au long de ma lecture, celui de la femelle gremlins (dans le film Gremlins, bien sûr!).

En résumé…

Contre toute attente, j'ai apprécié cette lecture. Pas au point d'en faire un coup de coeur, mais elle m'a offert un bon moment de détente fantastique sans toutefois trop me plonger dans l'angoisse et l'horreur. Bien sûr, je ne nierai point que je préférerai toujours un bon roman de Masterton, c'est ma petite faiblesse en matière de romans d'horreur 😉 Ce n'est donc pas un roman qui sort vraiment du lot, mais il est assez original pour avoir retenu mon souffle et mon attention, et il est assez bien écrit pour m'avoir permis quelques bons moments de farniente.

Ma note : 15/20

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Lu dans le cadre du challenge "Au-delà de la peur 2013"

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Lu aussi dans le cadre du challenge "Mythologies du monde"

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Une réflexion au sujet de « La fée des dents, de Graham Joyce »

  1. La meilleure c’est que j’ai loué " la fée des dents " à la bibliothèque il n’y a pas longtemps.. j’ai adoré même si ça ne m’a pas fait trembler comme les Masterton et surtout, à la fin du livre, Quenotte me manquait terriblement, par contre je n’ai pas pensé à la Gremline 🙂

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