[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d’Olivier Gay

Si vous cherchez une héroïne qui en a dans la culotte sans se la jouer, un ténébreux héros un rien gaffeur sur les bords, de la magie pleine de fraîcheur qui ne réinvente peut-être pas le genre mais qui divertit à coup sûr, alors ce roman est fait pour vous!

Acherontia

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

Chloé, élève en seconde, assiste un jour par hasard à un combat à l’épée entre Thomas, un élève d’une autre classe qu’elle connaît à peine, et une sorte de démon. L’adolescente tente d’intervenir mais est blessée et perd connaissance. A son réveil, la créature est morte et Thomas lui explique qu’il est un mage et que sa mission est de repérer et fermer les failles vers le monde des démons.

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

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Acherontia’s chronicles – Le coeur et le sabre

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay
[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

Je tiens d’abord à remercier les éditions Castelmore pour ce service presse. C’est une lecture que j’avais demandé sur la plateforme Netgalley.fr, et cela m’a fait très plaisir d’être sélectionnée pour le lire et le chroniquer!

Pourquoi ai-je demandé cette lecture en particulier? Parce que cela faisait un petit moment que j’entendais parler d’Olivier Gay, que je n’avais encore rien lu venant de lui, et que je me disais qu’il serait grand temps de remédier au problème, tout simplement. Après, il faut avouer que la couverture et le résumé ont beaucoup influencé mon choix… Mais quel lecteur ne se laisserait pas influencer par eux, hein?

Ma mère était devant son chevalet, comme d’habitude lorsqu’elle ne traînait pas sur les sites de rencontre. Elle semblait convaincue qu’elle avait du talent. Moi aussi, je l’avais longtemps cru, je l’avais même encouragée dans sa passion. Mais, depuis que Papa était parti, elle semblait se contenter de vivre de la prestation compensatoire en attendant qu’une éventuelle galerie daigne la transformer en star.
Elle leva vaguement les yeux vers moi puis retourna à sa peinture. Deux diffuseurs d’encens ne suffisaient pas à couvrir l’odeur de la térébenthine.
– Il y a quelques restes dans le frigo, et j’ai fait une salade de pâtes.
Pas de « bonjour », pas de « comment s’est passée ta journée », ni même un « alors, pourquoi rentres-tu si tard? ».
D’habitude, je ne m’en offusquais pas ; ces derniers temps, ma mère n’était que l’ombre d’elle-même. Ce soit, pourtant…

Le coeur et le sabre, d’Olivier Gay

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay
[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

La première chose qui m’a frappé dans ce roman (aïe…), ce sont les deux personnages principaux. Ils ne représentent en rien l’archétype du super-héros, sans être pour autant des antihéros. Ils se situent à la frontière des deux, ce qui les rend au final très humains, et c’est ce qui me plaît chez eux.

Il y a Chloé, qui est une adolescente de taille démesurée, et donc d’un naturel maladroit, ce qui la mène souvent à des situations rocambolesques, voire drôlissimes. Ses problèmes familiaux lui confèrent une profondeur et un background historique intéressants ; son père est parti quelques années plus tôt au bras d’une femme plus âgée que sa mère, et cette dernière se réfugie dans l’alcool et la peinture, ne consacrant plus assez de temps à Chloé. La mère et la fille vont tenter de se rapprocher tout au long du récit, mais il faudra du temps à la mère pour comprendre ce que sa fille attend d’elle et pour l’appliquer. Chloé n’est pas à proprement dit la fille la plus populaire de son lycée, loin s’en faut. Mais à défaut de popularité, elle possède un franc parler tout à fait délectable qui prête le lecteur à sourire à de nombreuses reprises.

Et puis il y a Thomas, cet adolescent qui se la joue ténébreux et qui s’avère être un très gentil garçon, dans le genre mage foireux. Parce que, oui, Thomas est mage, comme vous allez le voir dans la suite…

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

Dans le Paris décrit par Olivier Gay, la magie existe bel et bien. Elle y est même plus puissante qui partout ailleurs. Ce n’est peut-être pas celle du monde de Harry Potter (et encore…), mais plutôt une magie qui joue avec les élémentaux et les forces de la nature.

Dans ce Paris, il y a aussi des failles qui donnent sur d’autres univers et que les mages doivent colmater afin d’éviter une invasion de goules et autres monstres indésirables. C’est le rôle de Thomas, et c’est d’ailleurs dans l’exercice de cette fonction qu’il rencontrera Chloé. Lors d’un combat avec une goule, alors qu’il est en mauvaise posture, Chloé vient à sa rescousse mais manque de mourir par la même occasion. Pour la sauver, Thomas n’a qu’une solution…

Thomas recula de nouveau. Comme tout à l’heure, il agita sa main gauche à hauteur de son visage.
– Air et feu, Feu follet, Viens et Frappe, Danse et Brûle, Feu follet, Air et Feu, Chante et Tue…
Une bille de lumière se forma sans sa main, grandissant alors qu’il psalmodiait.
OK, on venait officiellement d’entrer dans le grand n’importe quoi. Qu’est-ce qu’il essayait de faire? Et c’était quoi, ces paroles pourries? On aurait dit une chanson de RnB.
Je perdais pied – dans tous les sens du terme. Mes bras et mes jambes s’engourdissaient. J’avais beau être musclée, cela faisait presque cinq minutes que je pendouillais ainsi. Mais je n’avais pas envie de descendre pour autant.
Thomas n’eut pas le temps de finir son improbable litanie. L’homme se fendit de nouveau et manqua de le toucher au poignet. Puis il feinta, un mouvement bas et long qui trompa la garde du garçon.

Le coeur et le sabre, d’Olivier Gay

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

… Faire subir à Chloé un rituel qui est normalement interdit pour son rang : celui de l’Adoubement. Chloé devient alors le chevalier servant de Thomas, littéralement. Elle devra le protéger envers et contre tout des monstres qui le menacent tandis qu’il tisse ses rituels. Pour mener à bien sa mission, Chloé se voit « augmentée » de pouvoirs extraordinaires ; mais cela, je vous le laisse découvrir dans le roman… Ce ne serait pas comique, si je vous disais tout!

Qui dit Chevalier dit aussi épée. Ou plutôt sabre, en ce qui nous concerne. Et cela tombe bien, car Chloé est justement une vraie cheffe en matière d’escrime! Elle se débrouille même tellement bien qu’elle est sur le point de se rendre à un tournoi qui pourrait faire d’elle une escrimeuse professionnelle.

C’est d’ailleurs, selon moi, un des gros points forts de ce roman. Je ne sais pas si l’auteur pratique lui-même l’escrime, ou s’il s’est très bien documenté sur ce sport, mais quoi qu’il en soit, les descriptions semblaient très réalistes. On voit qu’Olivier Gay maîtrise bien son sujet, sans toutefois inonder le lecteur sous les termes techniques et les descriptions de combat à rallonges.

Et le mousquetaire, dans tout ça, me direz-vous? Ah ben ça… Je vous laisse le découvrir!

Il se leva, et se planta juste devant moi. Je n’avais pas pu juger de sa taille alors qu’il était assis, mais il arrivait presque à ma hauteur, avec de larges épaules et des mains comme des battoirs. Il avait dû être une vraie force de la nature avant que la vieillesse le rattrape. De nouveau, je cherchai à deviner son âge. Soixante ans? Plus?
– Thomas nous a forcé la main. Il a réalisé un rituel qu’il ne devait faire sous aucun prétexte. Il devait attendre le jour de ses dix-huit ans pour se lier avec un Chevalier et, au lieu de ça…
– Ce n’est pas la première fois que j’entends ce mot, intervins-je. Qu’est-ce que ça veut dire?
Ha! Chacun son tour de se faire interrompre. Mais la plaisanterie n’était pas du goût de Mickael. Il se pinça l’arête du nez avant de reprendre, la voix glaciale :
– Un Chevalier est un homme dévoué à notre cause, qui se retrouve doté de capacités extraordinaires pour nous protéger. Nous, les Mages.
– Mais…
– Ce n’est pas un rôle pour une femme. Depuis quatre mille ans, tous les Chevaliers sont des hommes. Et nous allons devoir supporter les conséquences de son erreur ridicule.

Le coeur et le sabre, d’Olivier Gay

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

Le seul réel bémol que je peux émettre concernant ce roman, ce sont les méchants de l’histoire, les fameuses goules. Qui sont-ils/elles? D’où viennent-ils/elles? D’un univers parallèle certes, mais on ne sait pas grand-chose de cet univers, et c’est bien dommage. Peut-être est-ce réservé au tome suivant? Mais moi, j’aurais bien aimé un petit mot d’explication les concernant. Déjà, pourquoi les appelle-t-on « goules »?

Il y a bien un élément d’explication quant au fait qu’elles essaient constamment d’envahir l’univers de Chloé et Thomas, mais je le trouve un peu léger, j’aurais vraiment apprécié d’en savoir plus, ou au moins savoir que de plus amples informations me seront fournies au prochain numéro…

– Il paraît que tu connais de nombreux rituels, observa l’homme en avançant d’un pas, testant la lame de son adversaire.
– Il paraît.
– Tu penses que cela va m’arrêter?
– En tout cas, ça t’a fait réfléchir. Tu ne devais pas me percer le coeur?
L’homme eut un rire froid. De nouveau, il avança. De nouveau, les lames s’entrechoquèrent. De nouveau, Thomas prit de la distance. Je constatai avec surprise qu’ils étaient plutôt doués. Malgré leur position peu orthodoxe, ils se déplaçaient avec la souplesse d’escrimeurs-nés. Oui, ils étaient bons – mais pas exceptionnels. Même d’aussi haut, je pouvais voir des trous béants dans leur garde. Mon prof les aurait traités de tous les noms.
Fascinée, je contemplai ce ballet incompréhensible sans intervenir, sans prononcer le moindre mot. J’en oubliai même mes mains douloureuses à force de serrer cette maudite corde. Tout cela n’avait aucun sens.

Le coeur et le sabre, d’Olivier Gay

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay
[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

J’ai vraiment adoré tout ce qui était lié à la magie dans ce roman. Ce n’est peut-être pas ce qui s’est fait de plus original, cela ne réinvente clairement pas le fantastique moderne, mais j’ai aimé la fraîcheur du concept La façon dont celui-ci est traité, aussi, avec beaucoup de simplicité et de candeur. Dieu merci, on est lui de la bit-lit pour grands ados aux hormones bouillonnantes, où les scènes de fesses crues et vulgaires sont plus présentes que les éléments fantastiques censés pourtant abonder. Certes, il y a bien un peu de romance, mais on est beaucoup plus proche des premiers émois adolescents que de la littérature érotico-pornographique.

Le personnage de Chloé est ce qui m’a le plus convaincue dans ce roman. Je l’ai appréciée pour ses qualités autant que pour ses défauts. Ses réparties étaient drôles, sa maladresse était attendrissante, et je ne doute pas que bon nombre d’adolescentes pourront s’identifier à elle, que ce soit dans son manque de popularité à l’école ou dans ses difficultés familiales.

L’écriture d’Olivier Gay est fluide et agréable à lire. Quelques cliffhangers viennent ponctuer et rythmer le récit, lui conférant un côté addictif très plaisant. Je dois bien avouer que j’avais hâte de retrouver ma lecture chaque jour et de tourner les pages pour voir ce qui allait s’y passer. Certes, le combat final est peut-être un tantinet trop « easy », on se serait cru dans une grosse production hollywoodienne où les héros réussissent à tuer tous les méchants d’un coup de cuillère à pot. Heureusement, la toute fin vient tout sauver, avec l’arrivée d’un personnage aux pouvoirs un peu particuliers, ainsi que de révélations finales qui laissent pantois et donnent envie de se réjouir du tome suivant.[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay
[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

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Acherontia

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay
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Maud Bonnefond (Des livres / une fille)

[Chronique jeunesse] La magie de Paris. T1, Le coeur et le sabre, d'Olivier Gay

Lu dans le cadre des challenges…

Littérature de l’imaginaire 2017

Défi lecture 2017

n°22 – Un livre dans lequel il pleut

Challenge Si j’étais un livre #3

…Je serais le premier tome d’une saga

[Chronique jeunesse] Les 7 de Babylone. Tome 1, La mémoire des anciens, de Taï-Marc Le Tanh

Le synopsis nous promettait une autre vision de Victor Hugo… Hé bien, je confirme! Exit le papy croulant sur son gadot de fortune, exit l’écrivain passé de mode rédigeant ses textes à la plume sur du papier défraîchi. L’auteur passe un bon coup de Swifer sur nos chers (?) manuels d’histoire et revisite les personnages historiques façon 2.0!

Acherontia, dans cette chronique

[Chronique jeunesse] Les 7 de Babylone. Tome 1, La mémoire des anciens, de Taï-Marc Le Tanh

Quand les personnages de tes livres d’Histoire deviennent des super-héros…

Jasper, 13 ans, est recruté par Victor Hugo (alias Toth), Vercingétorix (alias Verse), Mozart (alias Wolf) et quelques autres personnalités historiques afin de mener à bien, avec eux, une mission ultra secrète : empêcher leurs ennemis de toujours, menés par Léonard de Vinci, de réunir des fragments des 7 merveilles du monde, qui leur permettraient d’acquérir un pouvoir destructeur.

Promis : tu ne verras plus jamais Victor Hugo comme avant !

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[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Synopsis…

Rien ne va plus dans la Grosse Cité ! Voilà que trois Lutins noirs ont été signalés. Aussitôt, des travailleurs africains sans-papiers sont devenus millionnaires.

Tandis qu’une dangereuse société secrète tente de s’infiltrer dans les quartiers…
Gustave Flicman, notre jeune policier, est chargé d’enquêter. Et si tout cela avait à voir avec Chelou, ce rhinocéros qu’il devait conduire à l’abattoir et qui s’est échappé en chemin ?

Entre les sortilèges des Lutins noirs et les attaques du Bambou Masqué, une course de vitesse s’engage pour retrouver l’étrange animal.

Manquerait plus que les Lutins Urbains s’en mêlent, tiens…

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Les autres tomes chroniqués sur ce blog…

Il s'agit aussi du troisième tome de la série des Lutins urbains. Comme toujours en cas de séries, ma chronique du premier tome est plus longue, plus complète, s'attachant à décrire l'univers et l'ambiance générale de la saga en plus de l'histoire du tome en question. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'univers des Lutins urbains, je ne peux que vous conseiller de vous reporter à cette chronique ci-dessous…

N.B.: Je n'ai pas reçu le premier tome et n'ai donc pu le chroniquer. Considérons dès lors que la chronique de départ est celle du tome 2…

La loi d'attraction universelle…

J'ai découvert ce roman par le biais de son auteur, qui m'a gentiment proposé un partenariat par mail. Le ton de ces mails m'a prêté à sourire et a attisé ma curiosité, aussi ai-je accepté. Merci à Renaud Marhic, donc, pour cette découverte.

Rappel du préambule…

Je tiens d'abord à préciser que je ne suis absolument pas habituée à la littérature jeunesse. Je n'ai pas encore d'enfants, et même dans ma propre jeunesse, je n'en ai que très rarement lu (des livres, pas des enfants ^^). Mis à part les Chair de poule que je prenais plaisir à dévorer, je suis très rapidement passée à la lecture de romans pour adultes, et donc je ne suis pas très familière avec ce genre de romans.
Il est donc tout à fait probable que la chronique qui va suivre soit moins élogieuse qu'elle ne le devrait. Ce n'est pas que je n'aie pas apprécié, mais je pense qu'il me manque la simplicité d'un regard enfantin pour dire de vraiment entrer dans l'histoire. Je suis trop attachée à la littérature adulte, au beau français, aux termes peu usités, à la poésie et aux sujets sombres, gothiques, voire horrifiques.
Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, parce que la littérature jeunesse, ce n'est pas mon truc, tout simplement. Je me dois toutefois de les chroniquer, puisque l'auteur a pris le temps de me contacter et a eu la gentillesse de m'envoyer ses romans par la poste. Je vais tâcher de faire une chronique aussi sincère que possible, tout en insistant sur le fait que, si j'ai parfois la dent dure, ce n'est pas parce que ces romans sont mauvais, mais tout simplement parce que je m'aperçois que je ne suis pas la personne la plus indiquée pour les chroniquer.
Bref…

Préambule au Dossier Bug le Gnome, par Acherontia

Des lutins noirs au poil!

Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai adoré ces lutins noirs! Je les ai trouvé poilants, et c'est le moins que l'on puisse dire! Poilants et délicieusement exotiques… Cela fait du bien, avant les vacances! Je voudrais bien, moi, emporter quelques uns de ces Kokolampos dans mes bagages, histoire de lutiner les promeneurs bretons que je croiserai!

– Ze vous explique : nous autres lutins lutineurs avons pour habitude d'embrouiller tout fil, tout poil qui nous tombe sous le nez. Mes ancêtres, autrefois, pratiquaient le tricot sur le dos des bestiaux! Vous ne me croyez pas? Écoutez plutôt ça : les Leutins angevins emmêlaient la fourrure aux bovins… Les Fantastis provençaux tressaient la crinière des chevaux… Quant aux Cornicanets bretons, ils faisaient des frisettes aux cochons!

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Une histoire plus exotique…

Quand débarquent les lutins malgaches, c'est un plaisir que rien ne gâche!

Vous aussi, vous sentez cette odeur de rhum, de coco et de crabe grillé? Sachez que cette histoire va vous en mettre plein le nez! Du coup, la Grosse Cité paraît bien plus sympathique, lorsque son décor se fait plus exotique…

Ça y est! Gustave venait de percuter : tous ces Malgaches qui prétendaient avoir gagné au Tir' ou Grat'… Oui, tous ceux-là qui parlaient ananas ou quelque chose comme ça… Et qui rigolaient en lançant ce drôle de cri dès que la police les approchait : koko… Le cri du coucou… Enfin, des Kokolampos… Arrivés à bord d'un vieux coucou… Bon sang, c'était évident : le coucou des Kokos… Qui s'était infiltrés dans la Grosse Cité sous l'apparence de sangliers… Et avaient volé au secours des enfants placés sous leur protection : Faly Andriantsitambinana… "l'heureux à qui il ne manque rien"… Ambinina Rabezezika, "le chanceux qui possède beaucoup de zébus"… Plus la peine de se demander d'où venaient ces noms… Ne restait plus qu'à comprendre ce que signifiait "tokantandroka" et Gustave saurait ce qu'il faisait dans cette nouvelle histoire de fou…

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Des Psiiiiit! d'un nouveau genre…

Pour ce troisième tome, le Petit reporter de l'imaginaire a pris du plomb dans la tête, il ne psiiiiit plus pour des prunes… En revanche, il lui arrive des choses plutôt bizarres qui valent le détour… C'est que Barbara, sa grande ennemie, est de retour! Ça va chauffer pour notre ami, ça commence d'ailleurs à sentir le roussi…

Knock! Knock! Knock! Knock!
J'arrive, j'arrive… C'est tout de même incroyable de s'énerver ainsi sur une porte! Je me demande bien…
– Ça alors! Barbara… Mais qu'est-ce que tu fais là?
– D'abord, je te prie de ne pas m'appeler "Barbara"!
– Ah? Tu as changé de nom?
– Pour mes lecteurs, désormais, je suis Dorothy W. Mac Cottingley!
– Comme ça "Dorothy de Belliou Mac Cottingley"?
– Imbécile… En anglais, le W se prononce debellllliou! Et si tu ne le sais pas encore, apprends que le public raffole des pseudonymes anglo-saxons à rallonge!
– Bon… bon… pas la peine de te fâcher. Entre, si ça peut te faire plaisir. J'étais justement en train d'écrire. Je vais prévenir mes lecteurs…
Houlalalala! Cher lecteur, si je m'attendais à ça… C'est Barbara LaFrange, la grande romancière. Barbara, c'est aussi ma meilleure ennemie! Je crois qu'elle se prend un peu pour une fée… Mais pour tout te dire, elle et moi ne partageons pas tout à fait la même conception de la Féerie! D'ailleurs, j'ai beaucoup de mal à l'imaginer avec une baguette magique…
– Hep!
– Oui? Barbara? Mais… qu'est-ce que tu fabriques dans mon dos avec ce rouleau à pâtisserie?
KNOCK!!!!!

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Le collectionneur…

… Le seul, le vrai, l'inimitable Chineur et sa petite galerie aux horreurs! Entre porcelaine et insectes ravageurs, instruments de torture et crânes de rongeurs, sa panoplie a de quoi faire peur! Voici un beau spécimen de personnage haut en couleurs…

– Qu'est-ce qu'il veut, le petit policier?
La voix provenait du fond de la boutique.
– Excusez-moi de vous déranger… fit Gustave en se faufilant à travers les fragiles rayonnages.
– Vous ne me dérangez pas! le coupa la voix. Mais il se pourrait que j'aie autre chose à faire dans la minute à venir…
Le jeune policier cessa de respirer. Passé le labyrinthe des porcelaines, il venait de découvrir le cabinet de curiosités… Derrière des vitrines poussiéreuses, on apercevait des collections d'insectes séchés. Les murs disparaissaient sous les photos sépia représentant des phénomènes de cirque. Sur des chevalets étaient exposées les planches anatomiques d'animaux inconnus. Au plafond pendouillaient d'étranges instruments dont on ne savait s'ils étaient destinés au jardinage, au bricolage, ou bien à une toute autre besogne…

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Coup de bambou!

Prenez vos jambes à votre cou! Voici les toqués du bambou! Entre chinoiseries, insultes à deux balles et flingues bien calibrés, je vous présente la bande du Bambou Masqué!

Une belle bande de sac à crottes de zébus, ceux-là! Vraiment, ces excités de l'ombrelle ne sont qu'un troupeau de poneys des landes… Bon, OK, je vous le confirme, les insultes chinoises, ça ne passe pas bien l'étape de la traduction française!

– Oeuf de tortue! Bouteille de vinaigre à moitié vide! hurla Wang Fu qui ne savait pas que les injures chinoises ne veulent plus dire grand-chose une fois traduite en français. Un pas en avant, feu à volonté! ajouta-t-il, ce qui était nettement plus compréhensible.
Tel un peloton d'exécution, les hommes du Bambou Masqué s'avancèrent.
Clic-clic! clic-clic! clic-clic! entendit-on soudain alors qu'une petite forme vert olive défilait à la vitesse de l'éclair entre les jambes des Chinois.
Splatatatataaaaaf! firent les hommes du Bambou Masqué en retournant mordre la poussière, l'un entraînant l'autre dans sa chute façon concours de dominos.

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

En résumé…

Les points positifs :

  • Les mêmes que pour le second tome…
  • L'histoire qui m'a mieux plu que celle du second tome, et dont la fin est mieux travaillée.
  • Les personnages hauts en couleurs qui m'ont beaucoup plu.

Les points négatifs :

  • Gustave Flicman n'a pas vraiment changé depuis la fois dernière. Je le trouve un peu mou par moments.
  • Certains effets comiques sont encore un peu trop lourds pour moi, même si cette tendance s'est améliorée.
Ma note : 15/20

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

À très bientôt pour de nouvelles aventures livresques!

Votre très dévouée,

Acherontia.

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Synopsis…

On les croyait disparus à jamais,
chassés de nos contrées par la modernité.
Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne,
les lutins se sont faits urbains !
Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs
d’agaceries, tracasseries, et espiègleries…

Ordinateurs en folie… smartphones ensorcelés… Quel est donc ce “virus” qui menace la Grosse Cité ? À peine remis de sa rencontre avec le Pizz’ Raptor, Gustave Flicman doit se rendre à l’évidence : un nouveau lutin menace la ville !
Comme par hasard, revoilà le Professeur B. Avec son aide, le jeune policier se lance sur la piste du redoutable Bug le Gnome. Vite ! Ça sent déjà le grillé…
Gustave parviendra-t-il à ne pas péter les plombs ? Car voilà ses 5 sœurs à l’hôpital, victimes d’une mystérieuse intoxication… Tandis que Bug le Gnome s’est introduit dans le Laboratoire d’Étude et de Recherche Nucléaire de la Grosse Cité…

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Les autres tomes chroniqués sur ce blog…

Je n'ai point de tome 1 à vous présenter. Je suis désolée, mais j'ai dû prendre l'histoire en cours de route…

La loi d'attraction universelle…

J'ai découvert ce roman par le biais de son auteur, qui m'a gentiment proposé un partenariat par mail. Le ton de ces mails m'a prêté à sourire et a attisé ma curiosité, aussi ai-je accepté. Merci à Renaud Marhic, donc, pour cette découverte.

Préambule…

Je tiens d'abord à préciser que je ne suis absolument pas habituée à la littérature jeunesse. Je n'ai pas encore d'enfants, et même dans ma propre jeunesse, je n'en ai que très rarement lu (des livres, pas des enfants ^^). Mis à part les Chair de poule que je prenais plaisir à dévorer, je suis très rapidement passée à la lecture de romans pour adultes, et donc je ne suis pas très familière avec ce genre de romans.

Il est donc tout à fait probable que la chronique qui va suivre soit moins élogieuse qu'elle ne le devrait. Ce n'est pas que je n'aie pas apprécié, mais je pense qu'il me manque la simplicité d'un regard enfantin pour dire de vraiment entrer dans l'histoire. Je suis trop attachée à la littérature adulte, au beau français, aux termes peu usités, à la poésie et aux sujets sombres, gothiques, voire horrifiques.

Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, parce que la littérature jeunesse, ce n'est pas mon truc, tout simplement. Je me dois toutefois de les chroniquer, puisque l'auteur a pris le temps de me contacter et a eu la gentillesse de m'envoyer ses romans par la poste. Je vais tâcher de faire une chronique aussi sincère que possible, tout en insistant sur le fait que, si j'ai parfois la dent dure, ce n'est pas parce que ces romans sont mauvais, mais tout simplement parce que je m'aperçois que je ne suis pas la personne la plus indiquée pour les chroniquer. Bref…

Des lutins urbains…

Commençons par eux, puisqu'ils sont au centre de l'histoire!

Il faut avouer qu'ils sont tout de même bien sympathiques, ces petits lutins! Parfois un poil agaçants, parce qu'ils font beaucoup de bêtises, mais on s'y attache vite, je vous l'assure!

Bug le Gnome m'a beaucoup prêté à sourire, car il me rappelle mon professeur d'informatique, lorsque j'étudiais pour devenir bibliothécaire. Ce professeur ne m'avait pas à la bonne à cause de mon look gothique, et il m'intimidait, pour ainsi dire. Donc j'ai bien rigolé, lorsque j'ai vu, sur la couverture du livre, ce petit bonhomme tout de rouge vêtu, avec son regard halluciné qui m'a vaguement rappelé ledit professeur d'informatique. Bug, en plus, on ne pouvait pas mieux trouver comme prénom! Et je dois avouer que ses facéties sont assez comiques.

Parlons-en, justement, du look gothique, parce que Loligoth n'est pas en reste, avec ses airs de pipistrelle. Elle a une coiffure bizarre, je vous l'accorde, et une sacrée masse de cheveux pour pouvoir les coiffer à la fois en tresses et en chignon, le tout avec une frange bien épaisse! Mais elle a son franc parler et elle apporte une touche de charme juvénile à l'histoire. Mais je n'ai jamais réussi à déterminer si elle faisait partie des lutins, ou si elle n'était qu'une humaine qui observe ces derniers.

Loligoth a un courtisan, l'agaçant Enjie (entendez par là NJ, ou Nain Jaune), un jaloux notoire qui, à mon sens, n'apporte pas grand chose d'autre que du hérissage de poil.

Je dois vous avouer que, du côté des lutins urbains, je m'attendais à mieux. Plus de lutins, plus de rires, plus de joie, plus de facéties. Le ton des mails que j'avais reçu m'avait vraiment donné l'eau à la bouche, je m'attendais donc à trouver des lutins plein de truculence et de bagout. Au final, même s'ils ont leurs côtés comiques, je les ai trouvé un peu fades.

Bug le Gnome
Mots-clés : à la masse – calamité – cataclysme – catastrophe – casse-pieds – disjoncté – péteur de plombs – etc.
Taille : inversement proportionnelle aux ennuis qu'il occasionne.
Poids : incontestablement, Bug est lourd…
Signe(s) particulier(s) : fréquente les déchèteries. (C'est le spectacle des circuits imprimés en fin de vie qui le ravit.)
Comment s'en préserver? Inscrivez la mention "hors service" sur tout appareillage électronique à votre portée. Face à ce talisman, Bug se détournera en bougonnant.

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Flicman à la rescousse!

Il est sympa, ce Gustave Flicman, le jeune policier qui est au centre de l'intrigue. Mais dites-moi, il a quel âge, en fait? Parce que parfois, j'ai l'impression que ce n'est encore qu'un enfant, et d'autre fois il est présenté comme un adulte, ou presque… J'ai souvent eu du mal à me le représenter, et c'est dommage car c'est quand même le personnage principal…

Ceci étant, l'on s'amuse beaucoup de ses péripéties et de ses maladroitesses. C'est certain que ce n'est pas le THE héros à la Arnold Schwarzenegger, mais il a son charme et donne au récit un côté comique sommes toutes assez chouette.

17 heures. Gustave s'apprêtait à quitter son travail. Machinalement, il consulta sa montre : 4 heures du matin… Rêvait-il? Impossible! Le commissaire Velu venait de passer en trombe un livre sous le bras (c'était les SMS pour les Nuls) et, même dans ses pires cauchemars, Gustave ne rêvait jamais du commissaire.
– Ma belle montre… se chagrina le jeune policier, voilà qu'elle est complètement détraquée.
Gustave l'avait reçue en cadeau pour son 16e anniversaire.
– Elle donne l'heure exacte partout dans le monde, lui avait dit sa mère. Avec ça, si tu te perds, au moins tu n'oublieras pas de dîner. C'est important, à ton âge…
À tout hasard, il vérifia le réglage du fuseau horaire : "+11 GMT – Vladivostok". C'était où, ça, Vladivochose?! Et pas moyen de restaurer l'heure locale. Sans doute faudrait-il renvoyer la montre à l'usine. Gustave haussa les épaules. On verrait ça en temps utile…

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Onirisme, quand tu nous tiens!

L'onirisme, voilà bien un des piliers centraux de cette histoire. Les rêves, les croyances, les superstitions et tout ce qui s'ensuit… Car pour qu'un Lutin Urbain existe, il faut croire en lui! La meilleure façon de s'en débarrasser, c'est de cesser d'y croire.

Et que penser de cette université d'Onirie qui surveille leurs moindres faits et gestes? Et le fait que Gustave Flicman soit considéré comme un grand rêveur? Serait-ce pour cela qu'il se voit systématiquement entraîné dans les plus folles situations?

Mais il n'y a pas que l'université d'Onirie qui veille au grain : la BRO, ou Brigade de Répression de l'Onirisme, est là pour prendre les choses en main avant que ça ne dérape!

Le jeune policier se souvenait de ce qu'on lui avait expliqué au commissariat : ne pas croire aux Lutins Urbains, c'était la meilleure façon de les empêcher de se manifester! Oui, c'était bien ce qu'avait dit le mystérieux Supérieur Inconnu, chef de la non moins mystérieuse BRO : la Brigade de Répression de l'Onirisme… Gustave avait donc décidé de ne pas croire ses yeux. Et hop! le tour était joué : il ne pouvait plus rien lui arriver.

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Une étrange mixture…

Au début, je me suis trouvée un peu déroutée par cette Grosse Cité, censée ressembler à Paris, mais en version futuriste. Mais c'est peut-être normal, c'est sans doute dû au fait que je n'ai pas pu lire le premier tome de la série, où la ville était sans doute mieux introduite.

Par ailleurs, j'ai bien aimé ce décalage entre univers futuriste et folklore ancien. Cela donne évidemment lieu à bien des péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres… La plume déjantée de l'auteur peut alors s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand bonheur!

Des bizarreries du texte…

Je vous le dit tout de suite, le texte a une structure vraiment étrange. À côté du texte principal, on trouve de nombreux encarts, avec ces Psiiiiit, notamment, où le lecteur se voit expliquer certains points de l'histoire indépendamment du récit. Ici, on sent que l'auteur s'éclate à amuser ses propres lecteurs, cachant dans le texte tout un tas d'onomatopées drôlissimes, de jeux de mots, de noms bizarroïdes, et même de choses auxquelles on ne s'attend pas… un générique, par exemple, ou une grille mire… eh oui, il en va ainsi avec les Lutins Urbains, rien de ce que l'on voit n'est commun, et encore moins attendu.

Publicité cachée…

Ce que j'ai trouvé moins chouette, en revanche, ce sont les noms de lieux de la Grosse Cité qui sonnent comme des publicités. Je pense que les enfants sont assez assommés par la pub, en influencés par elle qui plus est. Ici, j'ai eu le sentiment qu'on en rajoutait une couche. Est-ce justement pour dénoncer cette omniprésence de la publicité dans la vie quotidienne? Ou est est-ce juste pour l'effet comique des noms rigolos et des petites rimes? Personnellement, j'ai trouvé ça un tantinet trop lourd.

Une sorte de chantier entouré de grillage et planté d'arbres rabougris, c'était ça la déchèterie Tèjorama® "Avec-Tèjorama®-la-zone-c'est-pas-chez-toi"…
Gustave arriva tout essoufflé devant la grille fermant l'entrée. Derrière les barreaux, on apercevait les bacs où, dans la journée, chacun se débarrassait de ses objets encombrants. À cette heure, le complexe était désert.
Le jeune policier risque un œil derrière son épaule : personne. (Si ses calculs étaient exacts, le Supérieur Inconnu n'était pas prêt de redémarrer sa moto…) Maintenant, il s'agissait d'être patient. Tout de même, ce que ça pouvait sentir mauvais, ici!

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Le Psiiiiit…

Comme je vous le disais plus haut, le Psiiiiit sert à expliquer certains points de l'histoire sous forme de notes de bas de page. Mais en réalité, le Psiiiiit, c'est plus que cela : c'est le Petit reporter de l'imaginaire qui, pour une raison ou l'autre, décide de harponner le lecteur, de le tirer momentanément hors de l'histoire pour lui expliquer des détails connus de lui seul. On voit parfois s'installer un petit jeu où l'histoire principale et les propos du psiiiiiteur s'entremêlent, et c'est souvent assez drôle. Et puis parfois, le Petit reporter de l'imaginaire psiiiiit le lecteur pour ne lui dire que des futilités, et là, c'est moins drôle, parce qu'on se sent tiré hors de l'histoire pour des prunes…

Une bonne idée, ce Psiiiiit, donc, mais point n'en faut trop abuser!

Psiiiiit! Cher lecteur, c'est encore moi! (Va falloir t'habituer, hein…) Tu te demandes sans doute ce qu'un générique vient faire ici. Je comprends! Nous sommes dans un livre, pas au cinéma. Mais, vois-tu, ce livre n'est pas un livre habituel. Il y est question de Bug le Gnome, n'est-ce pas? Et Bug a cela de particulier que, partout où il passe, les choses ne sont pas vraiment ce qu'elles devraient. C'est un peu sa raison d'être, à Bug. Et puis, si ça lui fait plaisir un générique, après tout! (D'autant que moi, cher lecteur, je n'ai aucune envie de voir l'ordinateur sur lequel j'écris cette histoire se transformer subitement en machine à coudre ou en moulin à poivre…)

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

L'histoire…

Nous voici justement arrivés à l'histoire proprement dite. Une histoire assez simple, sommes toutes. Bug le Gnome fait des bêtises et Gustave Flicman lui court après pour l'arrêter. Les péripéties des différents protagonistes sont au début plutôt désopilantes, mais arrivé au dernier tiers du récit, les choses s’accélèrent et j'ai trouvé que cela devenait un peu brouillon. Je n'ai pas bien suivi toutes les aventures de Chelou le rhinocéros, ni des Lutins, d'ailleurs, et du coup je suis restée un peu sur ma faim.

En résumé…

Pour les points positifs :

  • Le côté déjanté et désopilant du récit.
  • La grande inventivité et l'imagination débordante de l'auteur.
  • Le style d'écriture qui est sympa et déjà d'un bon niveau pour de jeunes lecteurs.
  • Certains personnages qui sont attachants, d'autres qui sont délicieusement agaçants.

Pour les points négatifs :

  • J'aurais eu envie de voir plus de lutins, et que ceux-ci soient plus facétieux encore!
  • Si j'ai apprécié l'univers des lutins, j'ai moins aimé le concept de la Grosse Cité… trop urbain pour moi, sans doute (C'est bête, c'est justement un peu le sujet du livre ^^').
  • Je ne me suis pas vraiment attachée à Gustave Flicman, mais c'est peut-être dû au fait que je n'ai pas pu faire sa connaissance dès le premier tome.
  • Certains effets comiques m'ont un peu agacée car je les trouvais lourds : certains noms de lieux et certains Psiiiiit, notamment.
  • J'ai trouvé la finale trop brouillonne, et je suis restée sur ma faim.
Ma note : 14/20

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

À très bientôt pour de nouvelles aventures livresques!

Votre très dévouée,

Acherontia.

La quête d’Ewilan. Tome 1, D’un monde à l’autre / Pierre Bottero

La quête d'Ewilan. Tome 1, D'un monde à l'autre / Pierre Bottero

Résumé…

Camille est une jeune surdouée de 13 ans (presque 14) aux grands yeux violets. Elle n'a pas connaissance de ses fabuleux pouvoirs, et vit chez les Duciel, sa famille d'adoption si peu aimante. Un jour, alors qu'elle manque de se faire écraser par un camion, Camille se retrouve téléportée dans un monde parallèle nommé L'Empire de Gwendalavir. Elle apprend alors qu'elle est en réalité Ewilan Gil' Sayan, fille d'Elicia et Altan Gil' Sayan et qu'elle est née dans cet autre monde. Mais pour la protéger d'une guerre naissante, ses parents l'ont envoyée, ainsi que son frère, dans le nôtre, bloquant ses souvenirs. Ils ont confié leurs deux enfants à des familles différentes afin qu'ils n'aient aucun contact. C'est dans son monde d'origine qu'Ewilan, accompagnée de Salim son meilleur ami, rencontre Edwin Til' Illan et d'autres compagnons, et qu'elle apprend que la situation de l'Empire est critique.

Le fonctionnement de l'Empire repose en grande partie sur l'Art du Dessin. Cet art qui offre à qui le maîtrise un grand pouvoir, s'utilise au moyen d'une autre dimension : l'Imagination. Les Ts'liches, des créatures maléfiques appartenant à une race vieille de plusieurs millénaires qui subsiste aux dépens d'autres espèces plus ou moins civilisées, ont corrompu les plus puissants Dessinateurs du pays: les Sentinelles, laissant l'Empire affaibli. Cherchant à éliminer toute possibilité de résistance, ces créatures maléfiques ont bloqué l'Imagination. Le bras armé des Ts'liches est un peuple quasi sauvage : les Raïs, race n'ayant d'humanoïde que la forme, gouvernée par des rois fous et sanguinaires dont les sujets ne pensent qu'à s'entretuer. Exhortés par le pouvoir des Ts'liches, ils mènent des attaques au Nord que les armées alaviriennes peinent de plus en plus à contenir. Ewilan se voit donc chargée d'une mission primordiale : libérer les Sentinelles et sauver l'Empire de la menace Ts'liche.

Ce qui m'a attirée vers cette lecture…

Depuis de nombreuses années, lorsque je flâne dans les librairies à la recherche de nouvelles conquêtes, j'aime passer au rayon jeunesse baver sur les magnifiques couvertures. La couverture de ce livre-ci n'est pas exceptionnelle, mais c'est le nom qui m'a marquée, Ewilan… Je trouvais ça mignon, et ça me donnait envie de les lire, mais j'étais réticente à l'idée de lire des romans jeunesse – stupides idées préconçues!

Cette année, participant au Baby challenge 2014 fantasy sur LivrAddict, j'ai été heureusement surprise de constater que la série de La quête d'Ewilan était reprise dans la liste de séries à lire. C'est donc avec joie que j'ai sauté sur l'occasion!

La première phrase…

"Camille était âgée exactement de quatre mille neuf cents jours, soit un peu plus de treize ans, la première fois qu'elle effectua "le pas sur le côté"."

Des personnages attachants…

La première chose qui m'a frappée en entamant cette lecture, c'est le caractère de Camille/Ewilan… J'adore ce type de personnage féminin, elle a beaucoup de caractère et au moins ne se laisse-t-elle pas manger son biscuit! Sans compter qu'elle est intelligente, bien au-delà des normes, vive, sûre d'elle, ingénieuse, très mature pour son âge, sensible et pourtant dure à cuir, on peut même dire belle, compte tenu des descriptions qu'en fait Monsieur Bottero. Tout pour plaire, autrement dit.

En ce qui concerne Salim, j'aime à dire qu'il est un peu le Sam Gamegie d'Ewilan (même si elle-même n'a pas du tout le caractère de Frodon) – mis à part peut-être les sentiments amoureux, et encore 😉 Il est d'une loyauté et d'une fidélité indéfectibles, à l'écoute, toujours prêt à dédramatiser les situations pour aider Ewilan à mieux les supporter. Lui aussi plutôt mature pour son âge, il aime détendre l'atmosphère à grands renforts de boutades et de cabrioles. Ce n'est pas pour autant qu'il n'est pas sérieux, car rien au monde ne pourrait le détourner de sa volonté d'aider son amie. Et petit plus, j'apprécie beaucoup le fait qu'il soit de type africain, c'est une caractéristique peu rencontrée en fantasy, et ça fait plaisir de voir que ce n'est pas une généralité!

J'aime beaucoup la relation qu'entretient Camille avec Salim. Je les trouve touchants, tous les deux réunis par la vie difficile qu'ils mènent et le désir de s'en sortir, puis réunis par l'arrivée de cette aventure inédite dans laquelle ils sont tous deux impliqués, et pour finir les sentiments qui naissent sur la base de cette belle amitié, ou du moins le soupçonne-t-on…

A côté des deux héros principaux, on rencontre quelques personnages type… La vilaine famille d'adoption qui n'a pas un pet d'affection, la famille africaine surpeuplée pour qui l'écoute et l'attention est en option, des monstres dégoûtants très méchants, un super héros qui n'a pas l'air fort mais qu'il ne faut quand même pas trop chercher, un vieux sage qui fait office de guide spirituel, un chevalier fanfaron et peu doué mais qui a un coeur d'or, une jeune femme guerrière… Ce sont peut-être des personnages "type", mais il n'empêche qu'ils sont tous attachants à leur manière, ou détestables, c'est selon…

Un concept qui fait mouche…

Une fois les principaux personnages découverts, une autre chose qui frappe, c'est le concept sur lequel se base l'histoire. Certes, des récits d'univers parallèles, ça pullule plutôt pas mal, mais cet univers-ci a quelque chose de spécial que les autres n'ont pas 😉

Cet univers-ci possède le dessin. Nous aussi, me direz-vous, mais pas de la même façon. Quand nous autres, humains, dessinons, il s'agit de tracer de jolis motifs avec de belles couleurs sur un support, et d'exposer le résultat pour faire joli – un résumé plutôt pourri de l'art du dessin, mais soit. A Gwendalavir (c'est ainsi que se nomme l'univers parallèle en question), les gens dessinent dans leur tête, en entrant dans un domaine appelé l'Imagination. En suivant les spires, qui sont des sortes de sentiers au sein de ce domaine, ils peuvent créer des éléments dans leur tête et les transposer dans la réalité. Envie d'une barbe à papa? C'est facile, il suffit de l'imaginer, et hop! Vous êtes servis… Un ennemi à contrer? Rien de plus simple! Vous imaginez qu'il s'empêtre dans un roncier, ou qu'il est emporté par une vague géante, et le tour est joué! Heureusement, tout le monde à Gwendalavir ne sait pas dessiner, et dans le lot de ceux qui savent, tout le monde n'a pas le même niveau…

J'avoue que j'ai adoré ce concept!! C'est terriblement original, et ça laisse place à tout un tas de rebondissements incroyables et géniaux. Personnellement, quand je lis les passages où Ewilan se sert du dessin, je mets la tête des quelques rares personnes que je n'aime pas sur le corps de ses ennemis, et je laisse l'action du livre me défouler… Ca fait tout simplement rêver 🙂 Sans compter toutes les applications pacifiques que ce don pourrait avoir…

Mais pourquoiiiii ça n'existe pas vraiment?!?

En résumé…

Les petits plus :

  • Un univers et un concept génial! Merci Monsieur Bottero…
  • Des personnages très attachants.
  • Une belle histoire d'amitié et du rêve à revendre.

Les petits moins… Faut-il qu'il y en ait? Bon OK je me lance…

  • Les personnages parfois un peu trop stéréotypés.

C'est tout? Ah bon… ben oui, c'est tout!

Ma note : 9/10

Lu dans le cadre du Baby challenge fantasy 2014 de LivrAddict.

Lu dans le cadre du Baby challenge fantasy 2014 de LivrAddict.

Lu aussi dans le cadre du Challenge Petit Bac 2014, Ligne Fantasy, Catégorie Prénom : La quête d'EWILAN

Lu aussi dans le cadre du Challenge Petit Bac 2014, Ligne Fantasy, Catégorie Prénom : La quête d'EWILAN

Lu aussi dans le cadre du Challenge ABC 2014 de l'Imaginaire, avec la lettre Q, la Quête d'Ewilan (oui, j'ai utilisé une des trois tricheries pour celui-ci...).

Lu aussi dans le cadre du Challenge ABC 2014 de l'Imaginaire, avec la lettre Q, la Quête d'Ewilan (oui, j'ai utilisé une des trois tricheries pour celui-ci…).

Lu aussi dans le cadre du Challenge "Les lieux imaginaires 2013", catégorie Les mondes imaginaires après 1950.

Lu aussi dans le cadre du Challenge "Les lieux imaginaires 2013", catégorie Les mondes imaginaires après 1950.

L’attaque des oeufs de Mars, de R. L. Stine

L'attaque des oeufs de Mars, de R. L. Stine

Résumé…

"Un gros oeuf verdâtre, parcouru de veines bleutées, dans l'herbe de mon jardin?" Cette étrange découverte passionne Cliff. Mais sa curiosité se mue en angoisse lorsque l'oeuf se craquelle et laisse apparaître les grands yeux d'une créature venue d'ailleurs.

La première phrase…

"Quand Cindy veut quelque chose, elle sort aussitôt le grand jeu."

Mes premiers romans d'horreur…

Ah que de souvenirs à la lecture de ce petit roman jeunesse! Cette collection était culte à une époque, celle de ma tendre jeunesse. Quel plaisir de redécouvrir cet "avertissement" :

"Que tu aimes déjà les livres ou que tu les découvres, si tu as envie d'avoir peur, Chair de poule est pour toi. Attention, lecteur! Tu vas pénétrer dans un monde étrange où le mystère et l'angoisse te donnent rendez-vous pour te faire frissonner de peur… et de plaisir!"

Je les avais presque tous! Quelle cruelle déception lorsque ma mère a revendu ma collection… A présent je m'efforce d'en racheter tous les volumes, en prévision pour les petites têtes blondes qui viendront un jour agrandir ma petite famille 🙂

Je n'ai pas souvenirs d'avoir déjà lu celui-ci, voici qui va rattraper cette lacune!

Simple mais efficace…

Comme à son habitude, R. L. Stine nous livre un ouvrage basé sur une histoire très simple mais qui fait mouche – dans l'univers des enfants du moins. Quoi de plus effrayant, pour un enfant, qu'un curieux oeuf aux couleurs étrange que l'on trouve par hasard dans son jardin, et qui par malheur éclos, donnant naissance à une créature extraterrestre. Stine joue sur la peur de l'inconnu, de l'étranger, et cela fonctionne. J'ai pu sortir mes angoisses d'enfant du placard et leur botter le derrière une bonne fois pour toutes!

Une porte ouverte sur l'univers de la lecture…

Si le récit paraît simpliste au regard des adultes, il n'en est rien pour un enfant. Le style d'écriture est rendu volontairement accessible à tous, sans pour autant être de bas niveau. L'auteur introduit tout de même une série de mots moins connus, ou des tournures de phrases un peu plus complexes, permettant à l'enfant d'enrichir sa maîtrise de sa langue maternelle tout en s'amusant.

De même, le récit est tourné de façon à captiver d'emblée le lecteur, lui donnant envie d'aller plus loin dans l'histoire, et par là même, donnant à l'enfant le goût de la lecture. Les moments de suspens sont bien marqués, caractérisés par des phrases plus courtes, des onomatopées comiques… On se laisse prendre au jeu, sans toutefois mourir de peur, puisque les histoires sont adaptées à un jeune public.

En résumé…

Une chouette petite histoire pour frissonner en famille, et une chouette redécouverte pour moi. Noël, c'est souvent un moment où l'on aime retomber un peu en enfance, et c'est ce que j'ai fait avec cette lecture délicieusement horrifique et rafraîchissante. Même si la collection Chair de poule a connu de meilleurs volumes, celui-ci était plutôt comique à découvrir.

Ma note : 8/10.

Lu dans le cadre du challenge Petit Bac 2013, Catégorie Aliment : L'attaque des OEUFS de Mars.

Lu dans le cadre du challenge Petit Bac 2013, Catégorie Aliment : L'attaque des OEUFS de Mars.

La conspiration Merlin, de Diana Wynne Jones

La conspiration Merlin, de Diana Wynne Jones

En résumé…

Le Multivers est composé d'une infinité d'univers parallèles, dont le nôtre et… celui des îles de Blest, qui concentre toute la magie du Multivers. Dans ce monde si différent du nôtre, un complot vise à renverser le Merlin, le mage le plus puissant du Royaume. Roddy et Nick, deux jeunes gens qui n'auraient jamais dû se rencontrer, vont devoir s'allier. Pour tenter de mettre fin à cette terrible machination, il leur faudra aller au bout d'un formidable périple entre les univers…

[Résumé de la 4e de couverture]

Ce qui m'a attiré vers cette lecture…

Acheté sur brocante pour une bouchée de pain, ce livre m'a d'emblée attiré de par sa couverture joliment illustrée. Puis ensuite le titre, la conspiration Merlin, m'a fait pensé à mon chien Merlin (décédé l'année dernière, paix à son âme…). Et en dernier, le résumé, parlant du Multivers, d'autres mondes et de magie, il n'en fallait pas plus pour me séduire 😉

La première phrase…

J'ai passé toute ma vie à la Cour et j'ai toujours voyagé dans la Suite du Roi.

La conspiration Merlin, de Diana Wynne Jones

Du Multivers…

Question univers parallèles, avec ce livre, nous sommes franchement gâtés! L'auteur ne nous livre malheureusement de description de tous les univers, car – selon elle – il en existerait plusieurs centaines… Mais les quelques univers décrits sont tout simplement géniaux! Comme le monde de Loggia City (voir l'extrait plus loin) ou l'île de Romanov, entièrement composée de parcelles de différents univers… Du travail magistral et une ingéniosité sans borne, je tire mon chapeau à Diana Wynne Jones pour cette perle d'imaginaire!

Un extrait de la description de Loggia City…

"Lorgnant du coin de l’œil ces policiers qui patrouillaient lentement, je me suis démanché le cou pour regarder plus loin. L'endroit n'était que canyons qui serpentaient dans différentes directions, fourmillant d'habitations et de magasins entassés les uns au-dessus des autres et reliés par des ponts – comme si la terre s'était ouverte en formant un réseau de ravins en étoile où les gens avaient décidé de s'installer. Le paysage était spectaculaire. On avait construit d'énormes palans de chargement, peut-être des ascenseurs, dans l'espace entre les colonnes massives qui retenaient chaque strate de constructions. Des machineries vraiment compliquées, ces trucs-là, et peintes de couleurs vives.

Tandis que les policiers s'éloignaient lentement, j'ai entendu comme un grondement monter des profondeurs. "Il doit y avoir une rivière tout en bas", ai-je pensé. Je me suis penché par-dessus bord pour regarder.

Ce n'était pas une rivière, mais un train – deux trains, à vrai dire, semblables à des projectiles argentés qui entraient lentement en gare, très loin en bas. J'ai observé, à la lueur laiteuse d'une lumière électrique, les individus microscopiques qui en descendaient."

La conspiration Merlin, de Diana Wynne Jones

De la magie…

Autre fait surprenant et merveilleusement bien inventé, c'est celui de la magie. Chaque univers possède un type de magie différents, et les habitant de chaque monde apprennent à maîtriser le type de magie qui est propre à son monde. Seuls certains d'entre eux, dont Romanov, parviennent à employer plusieurs types de magies.

La façon d'utiliser chaque magie, et les sorts propres à chaque univers, sont très bien décrits, si bien que cela paraît presque plausible. On en arrivera presque à penser qu'il existe réellement des univers parallèles, que les voyages entre ces univers sont du domaine du possible et que chacun, avec un minimum d'apprentissage, peut employer la magie.

La manière dont Roddy devient une superprofessionnelle de la magie est, elle aussi, surprenante et incroyablement bien trouvée. Nick, quant à lui, apprend à peine à l'employer, toute l'aventure sera pour lui une sorte de grand voyage initiatique dont il sortira grandi.

Des personnages hauts en couleurs…

Diana Wynne Jones nous fait rencontrer de nombreux personnages, certains très attachants, comme nos deux héros Nick et Roddy, ou comme Grundo, d'autres terriblement agaçants mais au final utiles, comme Isadora et Ilsabil, d'autres encore totalement loufoques, comme Romanov ou Heppy Dimber… On rencontre également une foule de petites créatures, des élémentaires, des gens du Petit Peuple, qui ne sont pas comme on les imagine et qui auront également leur rôle à jouer…

En résumé…

Je l'avoue, il m'a fallu presque 150 pages pour dire de vraiment "accrocher" avec l'histoire. Pas que le style ou le récit étaient ennuyeux, c'était sans doute moi qui avait la tête ailleurs à ce moment-là. Toujours est-il qu'après ces 150 pages, une fois que je me suis prise au jeu du Multivers et de la magie, j'ai dévoré le livre en moins de temps qu'il ne faut pour le dire! L'inventivité de l'auteur y est pour beaucoup. Mais il y a aussi cette façon qu'elle a de tenir le lecteur en haleine en alternant les récits de Nick et de Roddy, et peut-être aussi sa façon simple d'écrire, un peu à la manière d'un grand adolescent, mais en trouvant toujours les bons mots et les bonnes descriptions. Un excellent moment de lecture en définitive!

Ma note : 17/20

Un autre avis sur ActuSF…

Article de Myriam De Loddere.

Lu dans le cadre du challenge "Petit Bac 2013", catégorie Prénom - La conspiration MERLIN.

Lu dans le cadre du challenge "Petit Bac 2013", catégorie Prénom - La conspiration MERLIN.

Lu aussi dans le cadre du challenge "Les lieux imaginaires 2013", catégorie Mondes imaginaires après 1950.

Lu aussi dans le cadre du challenge "Les lieux imaginaires 2013", catégorie Mondes imaginaires après 1950.