[TAG] Les incontournables (récents) en SFFF, version Acherontia Nyx

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Hey là, les libronautes ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus fait de tags littéraires, par ici… Cela fait d’ailleurs bien longtemps que je n’ai plus sérieusement mis le cap sur le blog, et je m’en trouve assez honteuse, en fait. C’est que, avec le confinement, tout ça tout ça, ma tendance habituelle à hiberner et me recroqueviller sur moi-même est revenue, tout naturellement, et à mon plus grand désarroi. Je fais de mon mieux, mais à chaque fois cette vilaine tendance me rattrape. C’est épuisant de lutter contre sa nature profonde, quand on a le tempérament d’une ourse mal léchée en mal de sa tanière.

Toujours est-il que j’ai envie de soigner cela, en commençant par une sympathique incursion dans le monde de la SFFF post-2000, et avec cela un regard en arrière sur toutes ces belles lectures qui m’ont accompagnée ces dernières années. Voici le topo, proposé par le blog Neverthwere

Lorsque les médias généralistes consacrent des articles aux littératures de l’imaginaire, c’est toujours une joie qui tourne rapidement à l’aigre lorsqu’on regarde les ouvrages cités. En effet, les titres proposés sont assez systématiquement les mêmes et ont généralement comme point commun d’avoir tous été écrits entre les années 1950 et les années 1970, le plus souvent par des hommes blancs.

Loin de moi toute idée de remettre en question le statut culte ou la valeur de ces œuvres. Mais tous ces classiques du genre sont-ils vraiment aujourd’hui la meilleure porte d’entrée pour découvrir les littératures de l’imaginaire, et surtout, n’y-a-t-il aucun livre sorti plus récemment qui pourrait intégrer ce club ultra-select ?

Voilà pourquoi je vous propose un petit tag pour ouvrir de nouvelles perspectives sur le sujet : Les incontournables (récents) en SFFF.

Le principe est simple : présentez dans un article entre cinq et dix ouvrages appartenant aux littératures de l’imaginaire (SF, fantasy, fantastique) qui sont pour vous incontournables, quelle qu’en soit la raison.
Une seule condition : ces livres doivent avoir été publiés à partir de l’an 2000.

Vert, du blog Nevertwhere
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[Mois de l’imaginaire 2019] 4 octobre – La lune seule le sait

Citation

Un ciel jaloux de la mer accueillit le Saint-Michel en rade de Brest, ce matin-là. À l’horizon, le gris des flots se mêlait au lavis de la toile tendue entre l’océan et les étoiles mourantes. Un jour terne pointait, accordé au diapason de l’humeur des hommes d’équipage. Sur le pont du navire, les marins s’activaient en silence, le geste lourd de la fatigue accumulée ces dernières semaines. Ils avaient quitté les langueurs tropicales dans la précipitation, un mois plus tôt, après que leur capitaine eut reçu par câble sous-marin un message l’enjoignant de regagner la métropole dans les plus brefs délais. Depuis, le vieux baroudeur était resté reclus dans sa cabine, penché sur sa table de travail, sa silhouette massive ployée sous le feu de la lanterne qui avait brûlé presque sans interruption.

Le Saint-Michel, troisième du nom, rejoignit l’appontement poussé par un vent tiède, où flottaient les effluves d’épices imaginaires. C’était un fin trois-mâts, racé et effilé, dont la coque avait mouillé dans les ports des cinq continents. À ses côtés, les puissants vapeurs caparaçonnés d’acier alignés dans la rade semblaient des monstres sortis des entrailles du Léviathan. Le siècle finissant s’habillait de métal. Le vieux capitaine di voilier regrettait les parfums du goudron qui calfeutrait jadis les robes de bois précieux parant les coursiers des sept mers. Mais il ne cédait pas à la nostalgie ; son esprit demeurait résolument tourné vers les promesses du futur. L’avenir, il l’avait rêvé, il l’avait décrit à longueur de milliers de pages noircies nuit après nuit, il l’avait annoncé avec la clairvoyance d’un prophète de la science, même si la réalité avait fini par dépasser ses plus folles espérances. Aujourd’hui encore, à soixante-dix ans passés, il oeuvrait pour façonner l’avenir de l’humanité à l’image de ses espoirs.

Johan Héliot, in La trilogie de la lune. Tome 1, La lune seule le sait. Mnémos, 2016.

N’oubliez pas de vous joindre à mon concours pour ce mois de l’imaginaire !

D’ailleurs, le cadavre exquis de ce roman donnerait ceci :

« Alors même que j’avais fait un bisou à ma mère ce matin, j’ai hargneusement mordu Billy Idol en me déplaçant comme une araignée, mais il m’a mis une mandale mémorable.« 

Acherontia vous propose un chouette extrait du roman de Johan Heliot « La lune seule le sait »

[Mois de l’imaginaire 2019] 3 octobre – Le bâtard de Kosigan

Citation

Notre progression se fait avec prudence – les dieux seuls savent quels pièges de Source peuvent avoir été tissés au long de ces tunnels. Sans parler des créatures à même de se lover au sein de leur noirceur infernale ainsi que des risques de glissement de terrain, voire d’effondrement du passage tout entier.

Le manque de lumière et les irrégularités du sol nous font perdre du temps. Nos lanternes aveugles éclairent à peine à un pied devant nous, et relever les traces de nos prédécesseurs à chaque bifurcation tient du miracle, dans ces tunnels où l’eau grimpe parfois jusqu’à mi-cuisse. Après avoir parcouru l’équivalent de trois cents doubles pas, la terre mêlée d’humidité laisse place à une roche calcaire, jaunâtre et suintante, qui débouche un peu plus loin sur une ouverture étrangement luminescente. Impossible de se retenir de grimacer alors qu’une odeur âcre, puissante et écoeurante s’en prend brutalement à nos narines. Du sang. Caillé, probablement. Et de toute évidence en grande quantité. De l’oeil et de la main, j’encourage Toaille et Edric à affermir leur prise sur leurs armes et à produire la meilleure qualité de silence dont ils sont capables.

Fermant momentanément les paupières, je dédie la part essentielle de mon attention à l’écoute. À bonne distance, quelques gouttes d’eau pliquent et ploquent avec régularité, mais de l’intérieur de la vaste grotte sur laquelle semble déboucher le passage, rien. À peine l’onde d’une brise légère chuintant faiblement au travers des corridors de quelques minces cheminées naturelles.

Dépassant Toaille, mes pieds alternent l’un devant l’autre avec la circonspection d’un marcheur de corde. Presque accroupi, je pénètre dans la caverne. Pas âme qui vive. Une marée de champignons verts et blancs, s’étendant du minuscule à l’énorme, déploie son étrange houle sur l’endroit, illuminant l’atmosphère telle une lune souterraine. Émanant le calme. Et la bienveillance.

Mais on ne pas pas s’y tromper, l’esprit de la mort a fait ripaille à cet endroit. Les effluves du massacre s’attardent partout, pour un peu on sentirait encore la peur et l’on pourrait deviner les cris.

Fabien Cerutti, in Le bâtard de Kosigan. Tome 2, Le fou prend le roi. Mnémos, 2015.

N’oubliez pas de vous joindre à mon concours pour ce mois de l’imaginaire !

D’ailleurs, pour ce roman, le cadavre exquis donnerait ceci :

 » En revenant d’une virée arrosée à Las Vegas, j’ai trouvé Rocky Balboa dans une position compromettante pour me réconforter de ma catastrophique journée, puis je me suis aperçu que c’était complètement débile. « 

Acherontia vous propose un chouette extrait du roman de Fabien Cerutti « Le fou prend le roi »

[Chronique steampunk] Trilogie de la lune. 1, La lune seule le sait, de Johan Heliot

Une chronique steampunk…

par Acherontia Nyx


L’intrigue est, la plupart du temps, menée tambours battants, pour vous emmener de rebondissements en chutes inattendues. Même les parties qui pourraient être considérées comme plus descriptives ne paraissent pas rébarbatives. La faute en est à l’excellente écriture de Johan Heliot, qui manie le français aussi bien qu’il jongle avec l’Histoire, en retricote le fil à sa manière.

Acherontia

Synopsis

Printemps 1889. Un vaisseau hybride de chair et de métal fait irruption dans le ciel de Paris, stupéfiant la foule venue célébrer la clôture de l’Exposition universelle. L’humanité entre en contact avec les extraterrestres Ishkiss et découvre une technologie qui surpasse ses rêves les plus fous.
Dix ans plus tard, l’Europe s’est transformée grâce à l’alliance rendue possible entre la vie et le métal. Pourtant, la révolte gronde, menée par les artistes et les écrivains exilés en Amérique. La science fabuleuse apportée par les créatures d’outre-espace est devenue un instrument d’oppression entre les mains de l’Empereur français. Les droits des peuples sont bafoués, les opposants déportés grâce à la nef ishkiss vers le nouveau bagne que Louis Napoléon vient d’inaugurer dans les entrailles de la Lune.
Quels sont les véritables desseins des alliés du maître de l’Empire ? La réponse offre la clé de l’éternité. Un seul homme sur Terre est peut-être capable de l’entrevoir : celui dont les rêves à présent dépassés ont à longueur de pages fasciné ses semblables…

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[Rendez-vous littéraires] Top Ten Tuesday #54

Mes 10 romans de la rentrée littéraire hiver-printemps 2019

J’avoue ne pas avoir encore eu le temps de jeter un oeil aux prochaines parutions dans le domaine de l’imaginaire… C’est donc avec plaisir que je vais aller faire un tour du côté de mes maisons d’édition préférées !

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[Chronique fantasy] Les soeurs Carmine. T1, Le complot des corbeaux, d’Ariel Holzl

Pour un premier roman, l’auteur frappe fort. Peut-être pas assez fort que pour enfoncer la porte du Goncourt (est-ce d’ailleurs vraiment le but?), mais suffisamment que pour atterrir dans la cours des beaux noms de la SFFF française. 

Acherontia

Synopsis

couv51857508Merryvère Carmine est une monte-en-l’air, un oiseau de nuit qui court les toits et cambriole les manoirs pour gagner sa vie. Avec ses sœurs, Tristabelle et Dolorine, la jeune fille tente de survivre à Grisaille, une sinistre cité gothique où les mœurs sont plus que douteuses. On s’y trucide allègrement, surtout à l’heure du thé, et huit familles d’aristocrates aux dons surnaturels conspirent pour le trône.
Après un vol désastreux, voilà que Merry se retrouve mêlée à l’un de ces complots ! Désormais traquées, les Carmines vont devoir redoubler d’efforts pour échapper aux nécromants, vampires, savants fous et autres assassins qui hantent les rues…

Éditions Mnémos, Collection Naos

2017

263 pages

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