[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Synopsis…

Rien ne va plus dans la Grosse Cité ! Voilà que trois Lutins noirs ont été signalés. Aussitôt, des travailleurs africains sans-papiers sont devenus millionnaires.

Tandis qu’une dangereuse société secrète tente de s’infiltrer dans les quartiers…
Gustave Flicman, notre jeune policier, est chargé d’enquêter. Et si tout cela avait à voir avec Chelou, ce rhinocéros qu’il devait conduire à l’abattoir et qui s’est échappé en chemin ?

Entre les sortilèges des Lutins noirs et les attaques du Bambou Masqué, une course de vitesse s’engage pour retrouver l’étrange animal.

Manquerait plus que les Lutins Urbains s’en mêlent, tiens…

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Les autres tomes chroniqués sur ce blog…

Il s'agit aussi du troisième tome de la série des Lutins urbains. Comme toujours en cas de séries, ma chronique du premier tome est plus longue, plus complète, s'attachant à décrire l'univers et l'ambiance générale de la saga en plus de l'histoire du tome en question. Si vous souhaitez en savoir plus sur l'univers des Lutins urbains, je ne peux que vous conseiller de vous reporter à cette chronique ci-dessous…

N.B.: Je n'ai pas reçu le premier tome et n'ai donc pu le chroniquer. Considérons dès lors que la chronique de départ est celle du tome 2…

La loi d'attraction universelle…

J'ai découvert ce roman par le biais de son auteur, qui m'a gentiment proposé un partenariat par mail. Le ton de ces mails m'a prêté à sourire et a attisé ma curiosité, aussi ai-je accepté. Merci à Renaud Marhic, donc, pour cette découverte.

Rappel du préambule…

Je tiens d'abord à préciser que je ne suis absolument pas habituée à la littérature jeunesse. Je n'ai pas encore d'enfants, et même dans ma propre jeunesse, je n'en ai que très rarement lu (des livres, pas des enfants ^^). Mis à part les Chair de poule que je prenais plaisir à dévorer, je suis très rapidement passée à la lecture de romans pour adultes, et donc je ne suis pas très familière avec ce genre de romans.
Il est donc tout à fait probable que la chronique qui va suivre soit moins élogieuse qu'elle ne le devrait. Ce n'est pas que je n'aie pas apprécié, mais je pense qu'il me manque la simplicité d'un regard enfantin pour dire de vraiment entrer dans l'histoire. Je suis trop attachée à la littérature adulte, au beau français, aux termes peu usités, à la poésie et aux sujets sombres, gothiques, voire horrifiques.
Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, parce que la littérature jeunesse, ce n'est pas mon truc, tout simplement. Je me dois toutefois de les chroniquer, puisque l'auteur a pris le temps de me contacter et a eu la gentillesse de m'envoyer ses romans par la poste. Je vais tâcher de faire une chronique aussi sincère que possible, tout en insistant sur le fait que, si j'ai parfois la dent dure, ce n'est pas parce que ces romans sont mauvais, mais tout simplement parce que je m'aperçois que je ne suis pas la personne la plus indiquée pour les chroniquer.
Bref…

Préambule au Dossier Bug le Gnome, par Acherontia

Des lutins noirs au poil!

Eh bien, le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai adoré ces lutins noirs! Je les ai trouvé poilants, et c'est le moins que l'on puisse dire! Poilants et délicieusement exotiques… Cela fait du bien, avant les vacances! Je voudrais bien, moi, emporter quelques uns de ces Kokolampos dans mes bagages, histoire de lutiner les promeneurs bretons que je croiserai!

– Ze vous explique : nous autres lutins lutineurs avons pour habitude d'embrouiller tout fil, tout poil qui nous tombe sous le nez. Mes ancêtres, autrefois, pratiquaient le tricot sur le dos des bestiaux! Vous ne me croyez pas? Écoutez plutôt ça : les Leutins angevins emmêlaient la fourrure aux bovins… Les Fantastis provençaux tressaient la crinière des chevaux… Quant aux Cornicanets bretons, ils faisaient des frisettes aux cochons!

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Une histoire plus exotique…

Quand débarquent les lutins malgaches, c'est un plaisir que rien ne gâche!

Vous aussi, vous sentez cette odeur de rhum, de coco et de crabe grillé? Sachez que cette histoire va vous en mettre plein le nez! Du coup, la Grosse Cité paraît bien plus sympathique, lorsque son décor se fait plus exotique…

Ça y est! Gustave venait de percuter : tous ces Malgaches qui prétendaient avoir gagné au Tir' ou Grat'… Oui, tous ceux-là qui parlaient ananas ou quelque chose comme ça… Et qui rigolaient en lançant ce drôle de cri dès que la police les approchait : koko… Le cri du coucou… Enfin, des Kokolampos… Arrivés à bord d'un vieux coucou… Bon sang, c'était évident : le coucou des Kokos… Qui s'était infiltrés dans la Grosse Cité sous l'apparence de sangliers… Et avaient volé au secours des enfants placés sous leur protection : Faly Andriantsitambinana… "l'heureux à qui il ne manque rien"… Ambinina Rabezezika, "le chanceux qui possède beaucoup de zébus"… Plus la peine de se demander d'où venaient ces noms… Ne restait plus qu'à comprendre ce que signifiait "tokantandroka" et Gustave saurait ce qu'il faisait dans cette nouvelle histoire de fou…

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Des Psiiiiit! d'un nouveau genre…

Pour ce troisième tome, le Petit reporter de l'imaginaire a pris du plomb dans la tête, il ne psiiiiit plus pour des prunes… En revanche, il lui arrive des choses plutôt bizarres qui valent le détour… C'est que Barbara, sa grande ennemie, est de retour! Ça va chauffer pour notre ami, ça commence d'ailleurs à sentir le roussi…

Knock! Knock! Knock! Knock!
J'arrive, j'arrive… C'est tout de même incroyable de s'énerver ainsi sur une porte! Je me demande bien…
– Ça alors! Barbara… Mais qu'est-ce que tu fais là?
– D'abord, je te prie de ne pas m'appeler "Barbara"!
– Ah? Tu as changé de nom?
– Pour mes lecteurs, désormais, je suis Dorothy W. Mac Cottingley!
– Comme ça "Dorothy de Belliou Mac Cottingley"?
– Imbécile… En anglais, le W se prononce debellllliou! Et si tu ne le sais pas encore, apprends que le public raffole des pseudonymes anglo-saxons à rallonge!
– Bon… bon… pas la peine de te fâcher. Entre, si ça peut te faire plaisir. J'étais justement en train d'écrire. Je vais prévenir mes lecteurs…
Houlalalala! Cher lecteur, si je m'attendais à ça… C'est Barbara LaFrange, la grande romancière. Barbara, c'est aussi ma meilleure ennemie! Je crois qu'elle se prend un peu pour une fée… Mais pour tout te dire, elle et moi ne partageons pas tout à fait la même conception de la Féerie! D'ailleurs, j'ai beaucoup de mal à l'imaginer avec une baguette magique…
– Hep!
– Oui? Barbara? Mais… qu'est-ce que tu fabriques dans mon dos avec ce rouleau à pâtisserie?
KNOCK!!!!!

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Le collectionneur…

… Le seul, le vrai, l'inimitable Chineur et sa petite galerie aux horreurs! Entre porcelaine et insectes ravageurs, instruments de torture et crânes de rongeurs, sa panoplie a de quoi faire peur! Voici un beau spécimen de personnage haut en couleurs…

– Qu'est-ce qu'il veut, le petit policier?
La voix provenait du fond de la boutique.
– Excusez-moi de vous déranger… fit Gustave en se faufilant à travers les fragiles rayonnages.
– Vous ne me dérangez pas! le coupa la voix. Mais il se pourrait que j'aie autre chose à faire dans la minute à venir…
Le jeune policier cessa de respirer. Passé le labyrinthe des porcelaines, il venait de découvrir le cabinet de curiosités… Derrière des vitrines poussiéreuses, on apercevait des collections d'insectes séchés. Les murs disparaissaient sous les photos sépia représentant des phénomènes de cirque. Sur des chevalets étaient exposées les planches anatomiques d'animaux inconnus. Au plafond pendouillaient d'étranges instruments dont on ne savait s'ils étaient destinés au jardinage, au bricolage, ou bien à une toute autre besogne…

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

Coup de bambou!

Prenez vos jambes à votre cou! Voici les toqués du bambou! Entre chinoiseries, insultes à deux balles et flingues bien calibrés, je vous présente la bande du Bambou Masqué!

Une belle bande de sac à crottes de zébus, ceux-là! Vraiment, ces excités de l'ombrelle ne sont qu'un troupeau de poneys des landes… Bon, OK, je vous le confirme, les insultes chinoises, ça ne passe pas bien l'étape de la traduction française!

– Oeuf de tortue! Bouteille de vinaigre à moitié vide! hurla Wang Fu qui ne savait pas que les injures chinoises ne veulent plus dire grand-chose une fois traduite en français. Un pas en avant, feu à volonté! ajouta-t-il, ce qui était nettement plus compréhensible.
Tel un peloton d'exécution, les hommes du Bambou Masqué s'avancèrent.
Clic-clic! clic-clic! clic-clic! entendit-on soudain alors qu'une petite forme vert olive défilait à la vitesse de l'éclair entre les jambes des Chinois.
Splatatatataaaaaf! firent les hommes du Bambou Masqué en retournant mordre la poussière, l'un entraînant l'autre dans sa chute façon concours de dominos.

Les lutins noirs, de Renaud Marhic

En résumé…

Les points positifs :

  • Les mêmes que pour le second tome…
  • L'histoire qui m'a mieux plu que celle du second tome, et dont la fin est mieux travaillée.
  • Les personnages hauts en couleurs qui m'ont beaucoup plu.

Les points négatifs :

  • Gustave Flicman n'a pas vraiment changé depuis la fois dernière. Je le trouve un peu mou par moments.
  • Certains effets comiques sont encore un peu trop lourds pour moi, même si cette tendance s'est améliorée.
Ma note : 15/20

[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic

À très bientôt pour de nouvelles aventures livresques!

Votre très dévouée,

Acherontia.

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Synopsis…

On les croyait disparus à jamais,
chassés de nos contrées par la modernité.
Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne,
les lutins se sont faits urbains !
Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs
d’agaceries, tracasseries, et espiègleries…

Ordinateurs en folie… smartphones ensorcelés… Quel est donc ce “virus” qui menace la Grosse Cité ? À peine remis de sa rencontre avec le Pizz’ Raptor, Gustave Flicman doit se rendre à l’évidence : un nouveau lutin menace la ville !
Comme par hasard, revoilà le Professeur B. Avec son aide, le jeune policier se lance sur la piste du redoutable Bug le Gnome. Vite ! Ça sent déjà le grillé…
Gustave parviendra-t-il à ne pas péter les plombs ? Car voilà ses 5 sœurs à l’hôpital, victimes d’une mystérieuse intoxication… Tandis que Bug le Gnome s’est introduit dans le Laboratoire d’Étude et de Recherche Nucléaire de la Grosse Cité…

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Les autres tomes chroniqués sur ce blog…

Je n'ai point de tome 1 à vous présenter. Je suis désolée, mais j'ai dû prendre l'histoire en cours de route…

La loi d'attraction universelle…

J'ai découvert ce roman par le biais de son auteur, qui m'a gentiment proposé un partenariat par mail. Le ton de ces mails m'a prêté à sourire et a attisé ma curiosité, aussi ai-je accepté. Merci à Renaud Marhic, donc, pour cette découverte.

Préambule…

Je tiens d'abord à préciser que je ne suis absolument pas habituée à la littérature jeunesse. Je n'ai pas encore d'enfants, et même dans ma propre jeunesse, je n'en ai que très rarement lu (des livres, pas des enfants ^^). Mis à part les Chair de poule que je prenais plaisir à dévorer, je suis très rapidement passée à la lecture de romans pour adultes, et donc je ne suis pas très familière avec ce genre de romans.

Il est donc tout à fait probable que la chronique qui va suivre soit moins élogieuse qu'elle ne le devrait. Ce n'est pas que je n'aie pas apprécié, mais je pense qu'il me manque la simplicité d'un regard enfantin pour dire de vraiment entrer dans l'histoire. Je suis trop attachée à la littérature adulte, au beau français, aux termes peu usités, à la poésie et aux sujets sombres, gothiques, voire horrifiques.

Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, parce que la littérature jeunesse, ce n'est pas mon truc, tout simplement. Je me dois toutefois de les chroniquer, puisque l'auteur a pris le temps de me contacter et a eu la gentillesse de m'envoyer ses romans par la poste. Je vais tâcher de faire une chronique aussi sincère que possible, tout en insistant sur le fait que, si j'ai parfois la dent dure, ce n'est pas parce que ces romans sont mauvais, mais tout simplement parce que je m'aperçois que je ne suis pas la personne la plus indiquée pour les chroniquer. Bref…

Des lutins urbains…

Commençons par eux, puisqu'ils sont au centre de l'histoire!

Il faut avouer qu'ils sont tout de même bien sympathiques, ces petits lutins! Parfois un poil agaçants, parce qu'ils font beaucoup de bêtises, mais on s'y attache vite, je vous l'assure!

Bug le Gnome m'a beaucoup prêté à sourire, car il me rappelle mon professeur d'informatique, lorsque j'étudiais pour devenir bibliothécaire. Ce professeur ne m'avait pas à la bonne à cause de mon look gothique, et il m'intimidait, pour ainsi dire. Donc j'ai bien rigolé, lorsque j'ai vu, sur la couverture du livre, ce petit bonhomme tout de rouge vêtu, avec son regard halluciné qui m'a vaguement rappelé ledit professeur d'informatique. Bug, en plus, on ne pouvait pas mieux trouver comme prénom! Et je dois avouer que ses facéties sont assez comiques.

Parlons-en, justement, du look gothique, parce que Loligoth n'est pas en reste, avec ses airs de pipistrelle. Elle a une coiffure bizarre, je vous l'accorde, et une sacrée masse de cheveux pour pouvoir les coiffer à la fois en tresses et en chignon, le tout avec une frange bien épaisse! Mais elle a son franc parler et elle apporte une touche de charme juvénile à l'histoire. Mais je n'ai jamais réussi à déterminer si elle faisait partie des lutins, ou si elle n'était qu'une humaine qui observe ces derniers.

Loligoth a un courtisan, l'agaçant Enjie (entendez par là NJ, ou Nain Jaune), un jaloux notoire qui, à mon sens, n'apporte pas grand chose d'autre que du hérissage de poil.

Je dois vous avouer que, du côté des lutins urbains, je m'attendais à mieux. Plus de lutins, plus de rires, plus de joie, plus de facéties. Le ton des mails que j'avais reçu m'avait vraiment donné l'eau à la bouche, je m'attendais donc à trouver des lutins plein de truculence et de bagout. Au final, même s'ils ont leurs côtés comiques, je les ai trouvé un peu fades.

Bug le Gnome
Mots-clés : à la masse – calamité – cataclysme – catastrophe – casse-pieds – disjoncté – péteur de plombs – etc.
Taille : inversement proportionnelle aux ennuis qu'il occasionne.
Poids : incontestablement, Bug est lourd…
Signe(s) particulier(s) : fréquente les déchèteries. (C'est le spectacle des circuits imprimés en fin de vie qui le ravit.)
Comment s'en préserver? Inscrivez la mention "hors service" sur tout appareillage électronique à votre portée. Face à ce talisman, Bug se détournera en bougonnant.

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Flicman à la rescousse!

Il est sympa, ce Gustave Flicman, le jeune policier qui est au centre de l'intrigue. Mais dites-moi, il a quel âge, en fait? Parce que parfois, j'ai l'impression que ce n'est encore qu'un enfant, et d'autre fois il est présenté comme un adulte, ou presque… J'ai souvent eu du mal à me le représenter, et c'est dommage car c'est quand même le personnage principal…

Ceci étant, l'on s'amuse beaucoup de ses péripéties et de ses maladroitesses. C'est certain que ce n'est pas le THE héros à la Arnold Schwarzenegger, mais il a son charme et donne au récit un côté comique sommes toutes assez chouette.

17 heures. Gustave s'apprêtait à quitter son travail. Machinalement, il consulta sa montre : 4 heures du matin… Rêvait-il? Impossible! Le commissaire Velu venait de passer en trombe un livre sous le bras (c'était les SMS pour les Nuls) et, même dans ses pires cauchemars, Gustave ne rêvait jamais du commissaire.
– Ma belle montre… se chagrina le jeune policier, voilà qu'elle est complètement détraquée.
Gustave l'avait reçue en cadeau pour son 16e anniversaire.
– Elle donne l'heure exacte partout dans le monde, lui avait dit sa mère. Avec ça, si tu te perds, au moins tu n'oublieras pas de dîner. C'est important, à ton âge…
À tout hasard, il vérifia le réglage du fuseau horaire : "+11 GMT – Vladivostok". C'était où, ça, Vladivochose?! Et pas moyen de restaurer l'heure locale. Sans doute faudrait-il renvoyer la montre à l'usine. Gustave haussa les épaules. On verrait ça en temps utile…

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Onirisme, quand tu nous tiens!

L'onirisme, voilà bien un des piliers centraux de cette histoire. Les rêves, les croyances, les superstitions et tout ce qui s'ensuit… Car pour qu'un Lutin Urbain existe, il faut croire en lui! La meilleure façon de s'en débarrasser, c'est de cesser d'y croire.

Et que penser de cette université d'Onirie qui surveille leurs moindres faits et gestes? Et le fait que Gustave Flicman soit considéré comme un grand rêveur? Serait-ce pour cela qu'il se voit systématiquement entraîné dans les plus folles situations?

Mais il n'y a pas que l'université d'Onirie qui veille au grain : la BRO, ou Brigade de Répression de l'Onirisme, est là pour prendre les choses en main avant que ça ne dérape!

Le jeune policier se souvenait de ce qu'on lui avait expliqué au commissariat : ne pas croire aux Lutins Urbains, c'était la meilleure façon de les empêcher de se manifester! Oui, c'était bien ce qu'avait dit le mystérieux Supérieur Inconnu, chef de la non moins mystérieuse BRO : la Brigade de Répression de l'Onirisme… Gustave avait donc décidé de ne pas croire ses yeux. Et hop! le tour était joué : il ne pouvait plus rien lui arriver.

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Une étrange mixture…

Au début, je me suis trouvée un peu déroutée par cette Grosse Cité, censée ressembler à Paris, mais en version futuriste. Mais c'est peut-être normal, c'est sans doute dû au fait que je n'ai pas pu lire le premier tome de la série, où la ville était sans doute mieux introduite.

Par ailleurs, j'ai bien aimé ce décalage entre univers futuriste et folklore ancien. Cela donne évidemment lieu à bien des péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres… La plume déjantée de l'auteur peut alors s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand bonheur!

Des bizarreries du texte…

Je vous le dit tout de suite, le texte a une structure vraiment étrange. À côté du texte principal, on trouve de nombreux encarts, avec ces Psiiiiit, notamment, où le lecteur se voit expliquer certains points de l'histoire indépendamment du récit. Ici, on sent que l'auteur s'éclate à amuser ses propres lecteurs, cachant dans le texte tout un tas d'onomatopées drôlissimes, de jeux de mots, de noms bizarroïdes, et même de choses auxquelles on ne s'attend pas… un générique, par exemple, ou une grille mire… eh oui, il en va ainsi avec les Lutins Urbains, rien de ce que l'on voit n'est commun, et encore moins attendu.

Publicité cachée…

Ce que j'ai trouvé moins chouette, en revanche, ce sont les noms de lieux de la Grosse Cité qui sonnent comme des publicités. Je pense que les enfants sont assez assommés par la pub, en influencés par elle qui plus est. Ici, j'ai eu le sentiment qu'on en rajoutait une couche. Est-ce justement pour dénoncer cette omniprésence de la publicité dans la vie quotidienne? Ou est est-ce juste pour l'effet comique des noms rigolos et des petites rimes? Personnellement, j'ai trouvé ça un tantinet trop lourd.

Une sorte de chantier entouré de grillage et planté d'arbres rabougris, c'était ça la déchèterie Tèjorama® "Avec-Tèjorama®-la-zone-c'est-pas-chez-toi"…
Gustave arriva tout essoufflé devant la grille fermant l'entrée. Derrière les barreaux, on apercevait les bacs où, dans la journée, chacun se débarrassait de ses objets encombrants. À cette heure, le complexe était désert.
Le jeune policier risque un œil derrière son épaule : personne. (Si ses calculs étaient exacts, le Supérieur Inconnu n'était pas prêt de redémarrer sa moto…) Maintenant, il s'agissait d'être patient. Tout de même, ce que ça pouvait sentir mauvais, ici!

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

Le Psiiiiit…

Comme je vous le disais plus haut, le Psiiiiit sert à expliquer certains points de l'histoire sous forme de notes de bas de page. Mais en réalité, le Psiiiiit, c'est plus que cela : c'est le Petit reporter de l'imaginaire qui, pour une raison ou l'autre, décide de harponner le lecteur, de le tirer momentanément hors de l'histoire pour lui expliquer des détails connus de lui seul. On voit parfois s'installer un petit jeu où l'histoire principale et les propos du psiiiiiteur s'entremêlent, et c'est souvent assez drôle. Et puis parfois, le Petit reporter de l'imaginaire psiiiiit le lecteur pour ne lui dire que des futilités, et là, c'est moins drôle, parce qu'on se sent tiré hors de l'histoire pour des prunes…

Une bonne idée, ce Psiiiiit, donc, mais point n'en faut trop abuser!

Psiiiiit! Cher lecteur, c'est encore moi! (Va falloir t'habituer, hein…) Tu te demandes sans doute ce qu'un générique vient faire ici. Je comprends! Nous sommes dans un livre, pas au cinéma. Mais, vois-tu, ce livre n'est pas un livre habituel. Il y est question de Bug le Gnome, n'est-ce pas? Et Bug a cela de particulier que, partout où il passe, les choses ne sont pas vraiment ce qu'elles devraient. C'est un peu sa raison d'être, à Bug. Et puis, si ça lui fait plaisir un générique, après tout! (D'autant que moi, cher lecteur, je n'ai aucune envie de voir l'ordinateur sur lequel j'écris cette histoire se transformer subitement en machine à coudre ou en moulin à poivre…)

Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

L'histoire…

Nous voici justement arrivés à l'histoire proprement dite. Une histoire assez simple, sommes toutes. Bug le Gnome fait des bêtises et Gustave Flicman lui court après pour l'arrêter. Les péripéties des différents protagonistes sont au début plutôt désopilantes, mais arrivé au dernier tiers du récit, les choses s’accélèrent et j'ai trouvé que cela devenait un peu brouillon. Je n'ai pas bien suivi toutes les aventures de Chelou le rhinocéros, ni des Lutins, d'ailleurs, et du coup je suis restée un peu sur ma faim.

En résumé…

Pour les points positifs :

  • Le côté déjanté et désopilant du récit.
  • La grande inventivité et l'imagination débordante de l'auteur.
  • Le style d'écriture qui est sympa et déjà d'un bon niveau pour de jeunes lecteurs.
  • Certains personnages qui sont attachants, d'autres qui sont délicieusement agaçants.

Pour les points négatifs :

  • J'aurais eu envie de voir plus de lutins, et que ceux-ci soient plus facétieux encore!
  • Si j'ai apprécié l'univers des lutins, j'ai moins aimé le concept de la Grosse Cité… trop urbain pour moi, sans doute (C'est bête, c'est justement un peu le sujet du livre ^^').
  • Je ne me suis pas vraiment attachée à Gustave Flicman, mais c'est peut-être dû au fait que je n'ai pas pu faire sa connaissance dès le premier tome.
  • Certains effets comiques m'ont un peu agacée car je les trouvais lourds : certains noms de lieux et certains Psiiiiit, notamment.
  • J'ai trouvé la finale trop brouillonne, et je suis restée sur ma faim.
Ma note : 14/20

[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic

À très bientôt pour de nouvelles aventures livresques!

Votre très dévouée,

Acherontia.