[TAG] Les incontournables (récents) en SFFF, version Acherontia Nyx

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Hey là, les libronautes ! Cela faisait bien longtemps que je n’avais plus fait de tags littéraires, par ici… Cela fait d’ailleurs bien longtemps que je n’ai plus sérieusement mis le cap sur le blog, et je m’en trouve assez honteuse, en fait. C’est que, avec le confinement, tout ça tout ça, ma tendance habituelle à hiberner et me recroqueviller sur moi-même est revenue, tout naturellement, et à mon plus grand désarroi. Je fais de mon mieux, mais à chaque fois cette vilaine tendance me rattrape. C’est épuisant de lutter contre sa nature profonde, quand on a le tempérament d’une ourse mal léchée en mal de sa tanière.

Toujours est-il que j’ai envie de soigner cela, en commençant par une sympathique incursion dans le monde de la SFFF post-2000, et avec cela un regard en arrière sur toutes ces belles lectures qui m’ont accompagnée ces dernières années. Voici le topo, proposé par le blog Neverthwere

Lorsque les médias généralistes consacrent des articles aux littératures de l’imaginaire, c’est toujours une joie qui tourne rapidement à l’aigre lorsqu’on regarde les ouvrages cités. En effet, les titres proposés sont assez systématiquement les mêmes et ont généralement comme point commun d’avoir tous été écrits entre les années 1950 et les années 1970, le plus souvent par des hommes blancs.

Loin de moi toute idée de remettre en question le statut culte ou la valeur de ces œuvres. Mais tous ces classiques du genre sont-ils vraiment aujourd’hui la meilleure porte d’entrée pour découvrir les littératures de l’imaginaire, et surtout, n’y-a-t-il aucun livre sorti plus récemment qui pourrait intégrer ce club ultra-select ?

Voilà pourquoi je vous propose un petit tag pour ouvrir de nouvelles perspectives sur le sujet : Les incontournables (récents) en SFFF.

Le principe est simple : présentez dans un article entre cinq et dix ouvrages appartenant aux littératures de l’imaginaire (SF, fantasy, fantastique) qui sont pour vous incontournables, quelle qu’en soit la raison.
Une seule condition : ces livres doivent avoir été publiés à partir de l’an 2000.

Vert, du blog Nevertwhere
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[Mois de l’imaginaire 2019] 3 octobre – Le bâtard de Kosigan

Citation

Notre progression se fait avec prudence – les dieux seuls savent quels pièges de Source peuvent avoir été tissés au long de ces tunnels. Sans parler des créatures à même de se lover au sein de leur noirceur infernale ainsi que des risques de glissement de terrain, voire d’effondrement du passage tout entier.

Le manque de lumière et les irrégularités du sol nous font perdre du temps. Nos lanternes aveugles éclairent à peine à un pied devant nous, et relever les traces de nos prédécesseurs à chaque bifurcation tient du miracle, dans ces tunnels où l’eau grimpe parfois jusqu’à mi-cuisse. Après avoir parcouru l’équivalent de trois cents doubles pas, la terre mêlée d’humidité laisse place à une roche calcaire, jaunâtre et suintante, qui débouche un peu plus loin sur une ouverture étrangement luminescente. Impossible de se retenir de grimacer alors qu’une odeur âcre, puissante et écoeurante s’en prend brutalement à nos narines. Du sang. Caillé, probablement. Et de toute évidence en grande quantité. De l’oeil et de la main, j’encourage Toaille et Edric à affermir leur prise sur leurs armes et à produire la meilleure qualité de silence dont ils sont capables.

Fermant momentanément les paupières, je dédie la part essentielle de mon attention à l’écoute. À bonne distance, quelques gouttes d’eau pliquent et ploquent avec régularité, mais de l’intérieur de la vaste grotte sur laquelle semble déboucher le passage, rien. À peine l’onde d’une brise légère chuintant faiblement au travers des corridors de quelques minces cheminées naturelles.

Dépassant Toaille, mes pieds alternent l’un devant l’autre avec la circonspection d’un marcheur de corde. Presque accroupi, je pénètre dans la caverne. Pas âme qui vive. Une marée de champignons verts et blancs, s’étendant du minuscule à l’énorme, déploie son étrange houle sur l’endroit, illuminant l’atmosphère telle une lune souterraine. Émanant le calme. Et la bienveillance.

Mais on ne pas pas s’y tromper, l’esprit de la mort a fait ripaille à cet endroit. Les effluves du massacre s’attardent partout, pour un peu on sentirait encore la peur et l’on pourrait deviner les cris.

Fabien Cerutti, in Le bâtard de Kosigan. Tome 2, Le fou prend le roi. Mnémos, 2015.

N’oubliez pas de vous joindre à mon concours pour ce mois de l’imaginaire !

D’ailleurs, pour ce roman, le cadavre exquis donnerait ceci :

 » En revenant d’une virée arrosée à Las Vegas, j’ai trouvé Rocky Balboa dans une position compromettante pour me réconforter de ma catastrophique journée, puis je me suis aperçu que c’était complètement débile. « 

Acherontia vous propose un chouette extrait du roman de Fabien Cerutti « Le fou prend le roi »