
Le lendemain de sa visite à l’antiquaire, Griffont – redevenu Griffont – passa la matinée à travailler sur la Pétulante.
Il fit si bien que le fonctionnement de la motocyclette lui donna bientôt tous les motifs de satisfaction. Ce faisant, un long et dur labeur touchait à son terme, et Griffont se réjouissait déjà de montrer l’engin aux plus sceptiques de ses détracteurs. Ceux-ci, nombreux dès les origines, n’avaient guère désarmé malgré les succès régulièrement enregistrés au fil des mois. Car le moteur à lumière étrange d’abord imaginé puis réalisé par Griffont était une petite révolution, de celles que l’on croit toujours impossibles. Jamais, en effet, on n’avait jusqu’alors associé aussi étroitement la magie et la technologie pour créer une machine hybride dont le genre, d’ailleurs, restait à définir.
Cependant, ce n’était pas dans l’espoir de briller à la prochaine Exposition universelle que Griffont avait conçu son moteur à lumière étrange. Lui n’avait qu’un but : faire un moteur à explosion qui ne polluait ni n’empuantissait. « Vous verrez, disait-il, combien on appréciera ce double avantage quand tout un chacun aura son automobile. » Que l’automobile soit un jour un bien de grande consommation était inimaginable. Et tant qu’à faire oeuvre de salubrité publique, mieux valait s’attaquer au grave problème des déjections chevalines dans les cités. Ne disait-on pas qu’à New York les flots d’urine répandus quotidiennement menaçaient déjà la pureté des nappes phréatiques où la métropole puisait son eau potable ?
Pierre Pevel, in Le Paris des merveilles. Tome 1, Les enchantements d’Ambremer. Bragelonne, 2015.
N’oubliez pas de vous joindre à mon concours pour ce mois de l’imaginaire !
D’ailleurs, le cadavre exquis de ce roman donnerait ceci :
« En me gaussant dans ma barbe de trois jours, j’ai proposé une danse à Sabrina l’apprentie sorcière tout en continuant à refaire ma permanente, et je me suis retrouvé dans la mouise.«
Acherontia propose à la communauté Twitter un chouette extrait du roman de Pierre Pevel « Les enchantements d’Ambremer »
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