Bonjour mes ptits poulpes!
Je vous propose aujourd'hui un nouveau rendez-vous hebdomadaire intitulé "Le mardi sur son 31". Proposé par Sophie sur son blog "Les bavardages de Sophie", le principe de ce rendez-vous est très simple : chaque mardi, l'on publie un extrait de la page 31 de sa lecture en cours…
Voici mes deux extraits de cette semaine (puisque deux lectures en même temps), choisis parmi les lignes de Ce dont rêvent les ombres de Hilda Alonso (pour le premier), et de Les nécrophiles anonymes. T1, Quadruple assassinat dans la rue de la morgue, de Cécile Duquenne.
"Nourrice, je te condamne à la peine ultime. Toutefois, sache bien que malgré toutes tes précautions, je sais où se cache l'enfant que tu as osé confier à des humains, dégénérée! Que ceci te serve d'exemple : je ne permettrai pas que l'on pervertisse la Féérie!"
Aussitôt, la cage s'ouvrit dans un sursaut de gueule vomissante et le cri de la nourrice se perdit dans une chute vertigineuse. Les ouvrières défirent les liens, lâchèrent les brides : le cheptel d'esclaves se rua vers le corps agonisant. Ils se battirent tant qu'ils purent mais tous, encore une fois, ne mangèrent pas à leur faim.
Elle sortit de la salle des opérations pour quitter la Morgue par le Hall et la contre-allée où avait eu lieu le quadruple assassinat. J'estimais avoir été délicat, j'allais pouvoir me préoccuper de moi sans culpabiliser.
Tout tremblant, je me précipitai dans le hall pour prendre l'ascenseur. Si j'étais venu travailler la veille, j'aurais été au nombre des victimes. La seule idée provoquait des picotements d'urgence sur ma peau, comme de l'urticaire qui se déclarerait d'un seul coup. J'en chancelai, pris de vertige : celui de vivre, ou de mourir? Les deux sensations se débattaient en moi. J'avais l'impression de vivre et de mourir à chacune de mes respirations, conscient d'avoir été au bord du gouffre sans m'en apercevoir, la nuit dernière, à l'heure du crime.
J'aurais pu en être. J'aurais pu mourir. Et je n'aurais pas rejoint les rangs des immortels.
Voili voilà, c'est tout pour le moment, il faudra attendre les chroniques de ces deux romans afin d'en avoir un peu plus à se mettre sous la dent!
À très bientôt, dans ce cas…
Votre dévouée,