Des Coco Pops en compagnie de Grégory Fizaine et Michel Lamart…
Bonjour tout le monde!
Cereal readers revient cette semaine avec deux auteurs plutôt méconnus (en tout cas méconnus de moi, car c'était la première fois que je croisais leurs noms dans une anthologie) : Grégory Fizaine et Michel Lamart. Une de ces plumes s'est avérée rudement efficace, l'autre m'a laissée un peu plus perplexe…
Les nouvelles…
La classe, de Grégory Fizaine
Un étudiant, plutôt jeune (primaire ou secondaire, pas au-delà, je dirais) rêvasse pendant les cours. Une voix bizarre lui parle dans sa tête (ou est-ce le fil de ses propres pensées?) et… modifie le cours du temps, ou quelque chose d'approchant?
OK… Je vous avoue que je n'ai pas tout compris. Peut-être est-ce parce que cette nouvelle ne fait qu'une page. Il s'agit donc d'une very short story. Et c'est sans doute là, le problème, car du coup, la chute est trop abrupte est on ne la comprend pas. Il y a trop d'éléments incompréhensibles qui ne sont absolument pas expliqués (d'où vient cette voix qu'il entend? Quel impact réel a-t-elle sur le présent du jeune homme? …). Beaucoup trop de questions restent en suspens, et c'est bien dommage. Et pourquoi donc ce "Hahaha…" à la fin? Cela m'a donné l'impression que le narrateur se payait la tronche du lecteur, ce qui n'est guère agréable, il faut l'avouer.
Un extrait pour la route, quand même? Mais un tout petit, alors, parce que la nouvelle ne fait qu'une page, alors je ne peux pas vous la retranscrire en entier…
Tient, c'est comique, mon commentaire est presque aussi long que la nouvelle… Comme quoi, elle a au moins le mérite de faire couler beaucoup d'encre…
"Je suis l'esprit pensant, une conscience à l'état pur. Je suis l'Univers et l'Univers est mien. Je sais tout, rien ne m'échappe. Je suis unique, l'Être Supérieur, je crée et je défais. Je suis immortel et éphémère à la fois. Quand une étoile explose, c'est une partie de mon être qui s'éteint. Je SUIS et vous n'êtes rien.
Chuck Norris, sort de cette plume!!
Les bocaux, de Michel Lamart
Un petit garçon regarde avec délice les bocaux du boulanger où il va acheter le pain de ses parents. Les boules de chewing-gum qu'ils contiennent le fascine et régulièrement, il dépense tout l'argent du pain pour se les procurer. Des années plus tard, des crimes affreux sont commis. Les victimes sont étranglées et énucléées.
En un seul mot : flippant. Carrément flippant. La plume de Michel Lamart est diablement efficace, et ce découpage en courts paragraphes numérotés entretient à merveille le suspense. J'ai aussi aimé la façon dont le narrateur parle dans certains passages, comme s'il s'adressait à l'homme qu'est devenu le petit garçon, lui remémorant ce qu'il faisait dans sa jeunesse. J'ai aussi beaucoup aimé certains mots de vocabulaires qui ne se rencontrent pas très souvent. C'est fouillé, recherché, et diaboliquement orchestré. [Attention : SPOIL!!] Je dois dire que cette nouvelle m'a marquée. Cela m'a toujours effrayée et attristée de voir qu'un enfant tout ce qu'il y a de plus innocent puisse devenir un monstre, littéralement. De voir qu'une telle perversion puisse exister dans un être qui fut un jour un enfant heureux, insouciant et curieux de la vie. C'est… perturbant.
La peur. Elle fouillait son ventre. Main d'angoisse triturant les entrailles. Bête vivante terrée au fond de l'être. Chaude et visqueuse.
La jeune femme courait dans la rue déserte. À perte de souffle, à perte de corps. Cherchant à se dépasser elle-même pour fuir, sans doute, ce sentiment hideux qui la tirait en arrière, vers ces zones d'ombres où rôdait la mort.
La "chose" à ses trousses ne la lâchait pas, molosse de l'enfer jeté sur sa trace, attaché à ses pas. Le museau collé à cette odeur de chair fraîche et tremblante. la fille savait qu'elle ne pourrait pas lui échapper. Peut-être même ne le souhaitait-elle plus… Goût de mort dans la bouche. Il est de ces certitudes amères…
Retrouvez les scènes gores de cette nouvelle dans ma nouvelle collection d'extraits… Frissons garantis!
Ma progression dans le Phénix n°38…
5 sur 7 nouvelles lues!
À très bientôt pour un nouveau Cereal readers!
Si vous appréciez ce concept, n'hésitez pas à faire pareil et à venir parler des nouvelles que vous avez lues, soit en commentaire de cet article, soit sur la page Facebook du blog!
Votre dévouée,
Chère Acherontia, Merci pour votre lecture habitée et indulgente de ma nouvelle. Ce qui est peut-être encore plus « flippant » et vrai, ce sont les foetus que la mère de Verlaine avait conservés – dans des bocaux – de ses fausses-couches. Nous ne vivons pas dans un monde de Bisounours. La réalité est toujours plus tragique que la fiction. Retrouvez-moi dans « Trafiquants d’âmes », un roman de SF à paraître chez Lune Écarlate le 15 novembre. C’est moins gore. Bises, m
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Bonjour! Un grand merci pour votre commentaire ^^ Effectivement, on dit que la réalité dépasse souvent la fiction, et je ne peux que constater à quel point cela est vrai. Des fausses-couches dans des bocaux, miam! Voilà qui est prompt à glacer les sangs… Ma foi, je me laisserai sans doute tenter par votre roman. Peut-être se croisera-t-on à Mons livre ou à une autre manifestation littéraire 🙂
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Merci, chère Achéronte, pour votre lecture élogieuse de mon texte. Ce qui est encore plus flippant – et vrai – ce sont les bocaux dans lesquels la mère de Verlaine conservait ses fausses-couches. Retrouvez-moi en moins gore dans « Trafiquants d’âmes », roman que les éditions Lune-Ecarlate vont publier le 15 novembre. Je vous embrasse poétiquement, m
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