![[Chronique] Les lutins urbains. 2, Le dossier Bug le Gnome, de Renaud Marhic](https://i0.wp.com/img.over-blog-kiwi.com/300x300/0/54/07/81/20160703/ob_a536e2_couv23004742.jpg)
Synopsis…
On les croyait disparus à jamais,
chassés de nos contrées par la modernité.
Erreur ! On peut bien avoir construit des villes à la campagne,
les lutins se sont faits urbains !
Et ils n’ont rien perdu de leurs pouvoirs
d’agaceries, tracasseries, et espiègleries…
Ordinateurs en folie… smartphones ensorcelés… Quel est donc ce “virus” qui menace la Grosse Cité ? À peine remis de sa rencontre avec le Pizz’ Raptor, Gustave Flicman doit se rendre à l’évidence : un nouveau lutin menace la ville !
Comme par hasard, revoilà le Professeur B. Avec son aide, le jeune policier se lance sur la piste du redoutable Bug le Gnome. Vite ! Ça sent déjà le grillé…
Gustave parviendra-t-il à ne pas péter les plombs ? Car voilà ses 5 sœurs à l’hôpital, victimes d’une mystérieuse intoxication… Tandis que Bug le Gnome s’est introduit dans le Laboratoire d’Étude et de Recherche Nucléaire de la Grosse Cité…
Les autres tomes chroniqués sur ce blog…
Je n'ai point de tome 1 à vous présenter. Je suis désolée, mais j'ai dû prendre l'histoire en cours de route…
![[Chronique] Les lutins urbains. 3, Les lutins noirs, de Renaud Marhic - Chroniques des mondes hallucinés](https://i0.wp.com/img.over-blog-kiwi.com/170x170-ct/0/54/07/81/20160703/ob_dc392f_couv24311638.jpg)
Synopsis… Rien ne va plus dans la Grosse Cité ! Voilà que trois Lutins noirs ont été signalés. Aussitôt, des travailleurs africains sans-papiers sont devenus millionnaires. Tandis qu’une …
http://www.chroniquesdacherontia.fr/2016/07/chronique-lutins-urbains-3-renaud-marhic.html
La loi d'attraction universelle…
J'ai découvert ce roman par le biais de son auteur, qui m'a gentiment proposé un partenariat par mail. Le ton de ces mails m'a prêté à sourire et a attisé ma curiosité, aussi ai-je accepté. Merci à Renaud Marhic, donc, pour cette découverte.
Préambule…
Je tiens d'abord à préciser que je ne suis absolument pas habituée à la littérature jeunesse. Je n'ai pas encore d'enfants, et même dans ma propre jeunesse, je n'en ai que très rarement lu (des livres, pas des enfants ^^). Mis à part les Chair de poule que je prenais plaisir à dévorer, je suis très rapidement passée à la lecture de romans pour adultes, et donc je ne suis pas très familière avec ce genre de romans.
Il est donc tout à fait probable que la chronique qui va suivre soit moins élogieuse qu'elle ne le devrait. Ce n'est pas que je n'aie pas apprécié, mais je pense qu'il me manque la simplicité d'un regard enfantin pour dire de vraiment entrer dans l'histoire. Je suis trop attachée à la littérature adulte, au beau français, aux termes peu usités, à la poésie et aux sujets sombres, gothiques, voire horrifiques.
Je pense que je suis passée à côté de cette lecture, parce que la littérature jeunesse, ce n'est pas mon truc, tout simplement. Je me dois toutefois de les chroniquer, puisque l'auteur a pris le temps de me contacter et a eu la gentillesse de m'envoyer ses romans par la poste. Je vais tâcher de faire une chronique aussi sincère que possible, tout en insistant sur le fait que, si j'ai parfois la dent dure, ce n'est pas parce que ces romans sont mauvais, mais tout simplement parce que je m'aperçois que je ne suis pas la personne la plus indiquée pour les chroniquer. Bref…
Des lutins urbains…
Commençons par eux, puisqu'ils sont au centre de l'histoire!
Il faut avouer qu'ils sont tout de même bien sympathiques, ces petits lutins! Parfois un poil agaçants, parce qu'ils font beaucoup de bêtises, mais on s'y attache vite, je vous l'assure!
Bug le Gnome m'a beaucoup prêté à sourire, car il me rappelle mon professeur d'informatique, lorsque j'étudiais pour devenir bibliothécaire. Ce professeur ne m'avait pas à la bonne à cause de mon look gothique, et il m'intimidait, pour ainsi dire. Donc j'ai bien rigolé, lorsque j'ai vu, sur la couverture du livre, ce petit bonhomme tout de rouge vêtu, avec son regard halluciné qui m'a vaguement rappelé ledit professeur d'informatique. Bug, en plus, on ne pouvait pas mieux trouver comme prénom! Et je dois avouer que ses facéties sont assez comiques.
Parlons-en, justement, du look gothique, parce que Loligoth n'est pas en reste, avec ses airs de pipistrelle. Elle a une coiffure bizarre, je vous l'accorde, et une sacrée masse de cheveux pour pouvoir les coiffer à la fois en tresses et en chignon, le tout avec une frange bien épaisse! Mais elle a son franc parler et elle apporte une touche de charme juvénile à l'histoire. Mais je n'ai jamais réussi à déterminer si elle faisait partie des lutins, ou si elle n'était qu'une humaine qui observe ces derniers.
Loligoth a un courtisan, l'agaçant Enjie (entendez par là NJ, ou Nain Jaune), un jaloux notoire qui, à mon sens, n'apporte pas grand chose d'autre que du hérissage de poil.
Je dois vous avouer que, du côté des lutins urbains, je m'attendais à mieux. Plus de lutins, plus de rires, plus de joie, plus de facéties. Le ton des mails que j'avais reçu m'avait vraiment donné l'eau à la bouche, je m'attendais donc à trouver des lutins plein de truculence et de bagout. Au final, même s'ils ont leurs côtés comiques, je les ai trouvé un peu fades.
Bug le Gnome
Mots-clés : à la masse – calamité – cataclysme – catastrophe – casse-pieds – disjoncté – péteur de plombs – etc.
Taille : inversement proportionnelle aux ennuis qu'il occasionne.
Poids : incontestablement, Bug est lourd…
Signe(s) particulier(s) : fréquente les déchèteries. (C'est le spectacle des circuits imprimés en fin de vie qui le ravit.)
Comment s'en préserver? Inscrivez la mention "hors service" sur tout appareillage électronique à votre portée. Face à ce talisman, Bug se détournera en bougonnant.
Flicman à la rescousse!
Il est sympa, ce Gustave Flicman, le jeune policier qui est au centre de l'intrigue. Mais dites-moi, il a quel âge, en fait? Parce que parfois, j'ai l'impression que ce n'est encore qu'un enfant, et d'autre fois il est présenté comme un adulte, ou presque… J'ai souvent eu du mal à me le représenter, et c'est dommage car c'est quand même le personnage principal…
Ceci étant, l'on s'amuse beaucoup de ses péripéties et de ses maladroitesses. C'est certain que ce n'est pas le THE héros à la Arnold Schwarzenegger, mais il a son charme et donne au récit un côté comique sommes toutes assez chouette.
17 heures. Gustave s'apprêtait à quitter son travail. Machinalement, il consulta sa montre : 4 heures du matin… Rêvait-il? Impossible! Le commissaire Velu venait de passer en trombe un livre sous le bras (c'était les SMS pour les Nuls) et, même dans ses pires cauchemars, Gustave ne rêvait jamais du commissaire.
– Ma belle montre… se chagrina le jeune policier, voilà qu'elle est complètement détraquée.
Gustave l'avait reçue en cadeau pour son 16e anniversaire.
– Elle donne l'heure exacte partout dans le monde, lui avait dit sa mère. Avec ça, si tu te perds, au moins tu n'oublieras pas de dîner. C'est important, à ton âge…
À tout hasard, il vérifia le réglage du fuseau horaire : "+11 GMT – Vladivostok". C'était où, ça, Vladivochose?! Et pas moyen de restaurer l'heure locale. Sans doute faudrait-il renvoyer la montre à l'usine. Gustave haussa les épaules. On verrait ça en temps utile…
Onirisme, quand tu nous tiens!
L'onirisme, voilà bien un des piliers centraux de cette histoire. Les rêves, les croyances, les superstitions et tout ce qui s'ensuit… Car pour qu'un Lutin Urbain existe, il faut croire en lui! La meilleure façon de s'en débarrasser, c'est de cesser d'y croire.
Et que penser de cette université d'Onirie qui surveille leurs moindres faits et gestes? Et le fait que Gustave Flicman soit considéré comme un grand rêveur? Serait-ce pour cela qu'il se voit systématiquement entraîné dans les plus folles situations?
Mais il n'y a pas que l'université d'Onirie qui veille au grain : la BRO, ou Brigade de Répression de l'Onirisme, est là pour prendre les choses en main avant que ça ne dérape!
Le jeune policier se souvenait de ce qu'on lui avait expliqué au commissariat : ne pas croire aux Lutins Urbains, c'était la meilleure façon de les empêcher de se manifester! Oui, c'était bien ce qu'avait dit le mystérieux Supérieur Inconnu, chef de la non moins mystérieuse BRO : la Brigade de Répression de l'Onirisme… Gustave avait donc décidé de ne pas croire ses yeux. Et hop! le tour était joué : il ne pouvait plus rien lui arriver.
Une étrange mixture…
Au début, je me suis trouvée un peu déroutée par cette Grosse Cité, censée ressembler à Paris, mais en version futuriste. Mais c'est peut-être normal, c'est sans doute dû au fait que je n'ai pas pu lire le premier tome de la série, où la ville était sans doute mieux introduite.
Par ailleurs, j'ai bien aimé ce décalage entre univers futuriste et folklore ancien. Cela donne évidemment lieu à bien des péripéties toutes plus loufoques les unes que les autres… La plume déjantée de l'auteur peut alors s'en donner à cœur joie, pour notre plus grand bonheur!
Des bizarreries du texte…
Je vous le dit tout de suite, le texte a une structure vraiment étrange. À côté du texte principal, on trouve de nombreux encarts, avec ces Psiiiiit, notamment, où le lecteur se voit expliquer certains points de l'histoire indépendamment du récit. Ici, on sent que l'auteur s'éclate à amuser ses propres lecteurs, cachant dans le texte tout un tas d'onomatopées drôlissimes, de jeux de mots, de noms bizarroïdes, et même de choses auxquelles on ne s'attend pas… un générique, par exemple, ou une grille mire… eh oui, il en va ainsi avec les Lutins Urbains, rien de ce que l'on voit n'est commun, et encore moins attendu.
Publicité cachée…
Ce que j'ai trouvé moins chouette, en revanche, ce sont les noms de lieux de la Grosse Cité qui sonnent comme des publicités. Je pense que les enfants sont assez assommés par la pub, en influencés par elle qui plus est. Ici, j'ai eu le sentiment qu'on en rajoutait une couche. Est-ce justement pour dénoncer cette omniprésence de la publicité dans la vie quotidienne? Ou est est-ce juste pour l'effet comique des noms rigolos et des petites rimes? Personnellement, j'ai trouvé ça un tantinet trop lourd.
Une sorte de chantier entouré de grillage et planté d'arbres rabougris, c'était ça la déchèterie Tèjorama® "Avec-Tèjorama®-la-zone-c'est-pas-chez-toi"…
Gustave arriva tout essoufflé devant la grille fermant l'entrée. Derrière les barreaux, on apercevait les bacs où, dans la journée, chacun se débarrassait de ses objets encombrants. À cette heure, le complexe était désert.
Le jeune policier risque un œil derrière son épaule : personne. (Si ses calculs étaient exacts, le Supérieur Inconnu n'était pas prêt de redémarrer sa moto…) Maintenant, il s'agissait d'être patient. Tout de même, ce que ça pouvait sentir mauvais, ici!
Le Psiiiiit…
Comme je vous le disais plus haut, le Psiiiiit sert à expliquer certains points de l'histoire sous forme de notes de bas de page. Mais en réalité, le Psiiiiit, c'est plus que cela : c'est le Petit reporter de l'imaginaire qui, pour une raison ou l'autre, décide de harponner le lecteur, de le tirer momentanément hors de l'histoire pour lui expliquer des détails connus de lui seul. On voit parfois s'installer un petit jeu où l'histoire principale et les propos du psiiiiiteur s'entremêlent, et c'est souvent assez drôle. Et puis parfois, le Petit reporter de l'imaginaire psiiiiit le lecteur pour ne lui dire que des futilités, et là, c'est moins drôle, parce qu'on se sent tiré hors de l'histoire pour des prunes…
Une bonne idée, ce Psiiiiit, donc, mais point n'en faut trop abuser!
Psiiiiit! Cher lecteur, c'est encore moi! (Va falloir t'habituer, hein…) Tu te demandes sans doute ce qu'un générique vient faire ici. Je comprends! Nous sommes dans un livre, pas au cinéma. Mais, vois-tu, ce livre n'est pas un livre habituel. Il y est question de Bug le Gnome, n'est-ce pas? Et Bug a cela de particulier que, partout où il passe, les choses ne sont pas vraiment ce qu'elles devraient. C'est un peu sa raison d'être, à Bug. Et puis, si ça lui fait plaisir un générique, après tout! (D'autant que moi, cher lecteur, je n'ai aucune envie de voir l'ordinateur sur lequel j'écris cette histoire se transformer subitement en machine à coudre ou en moulin à poivre…)
L'histoire…
Nous voici justement arrivés à l'histoire proprement dite. Une histoire assez simple, sommes toutes. Bug le Gnome fait des bêtises et Gustave Flicman lui court après pour l'arrêter. Les péripéties des différents protagonistes sont au début plutôt désopilantes, mais arrivé au dernier tiers du récit, les choses s’accélèrent et j'ai trouvé que cela devenait un peu brouillon. Je n'ai pas bien suivi toutes les aventures de Chelou le rhinocéros, ni des Lutins, d'ailleurs, et du coup je suis restée un peu sur ma faim.
En résumé…
Pour les points positifs :
- Le côté déjanté et désopilant du récit.
- La grande inventivité et l'imagination débordante de l'auteur.
- Le style d'écriture qui est sympa et déjà d'un bon niveau pour de jeunes lecteurs.
- Certains personnages qui sont attachants, d'autres qui sont délicieusement agaçants.
Pour les points négatifs :
- J'aurais eu envie de voir plus de lutins, et que ceux-ci soient plus facétieux encore!
- Si j'ai apprécié l'univers des lutins, j'ai moins aimé le concept de la Grosse Cité… trop urbain pour moi, sans doute (C'est bête, c'est justement un peu le sujet du livre ^^').
- Je ne me suis pas vraiment attachée à Gustave Flicman, mais c'est peut-être dû au fait que je n'ai pas pu faire sa connaissance dès le premier tome.
- Certains effets comiques m'ont un peu agacée car je les trouvais lourds : certains noms de lieux et certains Psiiiiit, notamment.
- J'ai trouvé la finale trop brouillonne, et je suis restée sur ma faim.
Ma note : 14/20