[Chronique] New Victoria, l’intégrale, de Lia Habel – part 1

[Chronique] New Victoria, l'intégrale, de Lia Habel - part 1

Synopsis…

New Victoria : une civilisation high tech obéissant aux codes et aux modes de l’ère victorienne, dont les frontières sont menacées par des rebelles curieusement difficiles à tuer. Bien loin des combats armés, Nora, jeune aristocrate en crinoline, a un destin tout tracé : épouser un membre de la haute société et collectionner les robes de bal. Faire honneur à la mémoire de son père, l’éminent docteur Dearly. Rien, dans sa délicate éducation victorienne, ne l’a préparée à un violent kidnapping, ni à survivre dans le camp d’une faction rebelle. Et pourtant elle devra surmonter ses craintes et ses préjugés pour comprendre la nature du véritable danger qui menace les vivants… comme les morts.

La loi d'attraction universelle…

Je sais que cela devient lassant, mais… la couverture! Eh oui, cet élément indispensable de l'objet-livre a encore frappé!

Et quel objet-livre! Bragelonne a, de nouveau, mis le paquet sur la présentation, parvenant à appâter même les cœurs les plus endurcis. En fine amatrice d'esthétique steampunk, je ne pouvais fondamentalement pas passer à côté. Alors, voyons voir, passons en revue les atouts séduction de ce volume… Une présentation soignée, des couleurs paon et turquoise, sombres et lumineuses à la fois, qui attirent le regard aussi sûrement qu'un éphèbe nu sur une plage, un cœur mécanique disloqué laissant apparaître un joli petit lot de rouages (et là, c'est mon propre cœur qui fond à cette douce évocation), un grand format agréable à manipuler, des tranches dorées, une petite frise baroque sur les en-têtes et les pieds de pages et, cerise sur le gâteau, les coins des pages sont arrondis. Même les intitulés de chapitres sont agrémentés de tuyauteries et de mécanismes steampunk!

Voici qui confère à cette intégrale des allures de merveilleux rainbow cake entr'aperçu dans la vitrine d'une boulangerie et qui me donne envie de m'en faire une part sur le champ!

New Victoria en portrait chinois…

Si New Victoria était une musique…

Alliant sonorités futuristes et culture zombie, The Browning décrit assez bien ce roman avec ce morceau Living dead.

Si New Victoria était un tableau…

Steam zombies, de Simon Beer.

[Chronique] New Victoria, l'intégrale, de Lia Habel - part 1
Si New Victoria était un plat…

Du tofu aux asticots. Vous comprendrez pourquoi en lisant cette chronique plus avant 😉

Si New Victoria était un juron…

Celui qui est mien et que j'affectionne le plus : putréfaction!

Quand post-apocalyptique et steampunk se mêlent…

L'univers proposé par Lia Habel est original en ce sens qu'il mêle différents genres des littératures de l'imaginaire : le roman post-apocalyptique et presque dystopique, où, suite à une série de catastrophes naturelles, la plupart des pays ont disparus et les survivants se sont réorganisés comme ils ont pu…

Cent cinquante ans auparavant, le monde était un endroit terrifiant. À cette époque, la race humaine avait déjà subi une longue liste d'horreurs. Sur terre, les pôles avaient de nouveau disparu sous des chapes de glace meurtrières, et les hivers étaient devenus longs et rudes pour un nombre croissant de nations. Les humains avaient été contraints de se replier vers les zones tempérées le long de l'équateur, créant d'importantes vagues migratoires. Des pays avaient été totalement balayés de la surface du globe par des tempêtes cataclysmiques. Cuba, l'Indonésie, l'Angleterre, le Japon. Tous avaient disparu.

La planète toute entière souffrait, mais les Amériques, selon moi, enduraient plus que leur lot de catastrophes. Les réfugiés venus du Canada étaient porteurs d'une nouvelle souche du virus de la grippe qui terrassa une personne infectée sur quatre. La famine succéda à cette épidémie, puis la second guerre de Sécession et ses destructions nucléaires.

Personne ne remporta cette guerre. Les États-Unis cessèrent d'exister. Les survivants se préservèrent comme ils le purent, se regroupant pour fonder de nouvelles tribus qui ne reposaient ni sur la race, ni sur la classe sociale, ni sur la nationalité.

Cependant, le pire restait à venir.

New Victoria, tome 1, de Lia Habel

… Et le steampunk, de par l'esthétique du roman et le choix d'une pseudo société victorienne…

La direction que nous prîmes ne fut pas le fruit d'un coup de tête ou d'une folie passagère, mais mon peuple, conservateur par nature, n'avait jamais oublié le passé. Alors que les tribus du Sud imaginaient des mondes parfaits, futuristes et complètement utopiques, ou bien sombraient dans le chaos et la misère, les miens adoptèrent un mode de vie à l'ancienne. Les robes longues redevinrent la norme pour les dames. L'étiquette devint un passe-temps national. La violence et la grossièreté furent sévèrement réprouvées. Chacun était tenu de respecter ses supérieurs et d'être bien conscient de la place qu'il occupait dans la société.

Quelques décennies plus tard, mes ancêtres avaient définitivement arrêté leur choix sur l'époque victorienne comme modèle de politesse, d'ordre et de prospérité. Lorsque le moment fut venu d'entériner notre Constitution et de baptiser notre pays, le peuple se prononça, avec une écrasante majorité, en faveur de "New Victoria".

New Victoria, tome 1, de Lia Habel

J'avoue que j'ai eu un peu de mal à m'adapter à ce mélange dans un premier temps, même si mon trouble n'a perduré que le temps de lire les trente premières pages. Je me suis sentie déroutée de voir une société "high tech" employer l'étiquette et les mœurs de l'époque victorienne. Pour moi qui suis accoutumée aux romans steampunk se passant effectivement à la fin du 18e siècle, voire au début du 19e siècle, ou même pendant la seconde guerre mondiale comme c'est parfois le cas, le décalage était si énorme qu'il m'a fallu m'y acclimater. C'est que, pour moi, une demoiselle en robe de bal et corset assise dans un fiacre et lisant… une tablette numérique… c'est délicieusement nouveau et inattendu.

Une fois accoutumée à ce décalage temporel, on devient vite accro au concept. Finalement, que nous ayons affaire à de la mécanique steampunk toute de cuivre vêtue et fonctionnant à l'éther, ou à des gadgets high tech fonctionnant à la fée électricité et visant à recréer un monde idéal basé sur l'époque victorienne, ma foi… c'est toujours de la technologie! Même si je confesse une préférence accrue pour la bonne vieille mécanique de cuivre et de laiton fonctionnant à la vapeur ou à l'éther et dotée de noms barbares qui feraient boucler les moustaches du plus puritain des gentlemen.

Une autre chose à laquelle j'ai eu un peu de mal à m'adapter, c'est le passage incessant d'un personnage à l'autre d'un point de vue narratif. L'histoire est racontée en "je", mais à chaque chapitre, la personne qui se cache derrière ce "je" change, sans pour autant que le style d'écriture soit adapté en fonction (comme on peut le voir notamment dans La horde du Contrevent d'Alain Damasio). C'est un peu perturbant au début, mais on s'y fait. Et heureusement, chaque chapitre est intitulé en fonction du nom du narrateur, ça aide 😉

Lazare et tofu…

Désolée, mais vu le thème et l'actualité, je n'ai pas pu m'en empêcher…

Une des grandes forces de ce roman, qui fait également son originalité, ce sont bien sûr les zombies. On sent que Lia Habel a mené une enquête très approfondie sur ces créatures, ne gardant que le meilleur de toutes les histoires de morts-vivants qu'elle a pu lire ou visionner.

Pour faire simple, les zombies tirent leur état d'un virus très justement nommé le Lazare (du même nom que ce personnage biblique mort depuis quatre jours et ressuscité par Jésus). L'auteur explique savamment bien les mécanismes du Lazare, ses origines, ses effets sur l'organisme et ses conséquences. Tellement bien que l'on y croirait.

Lia Habel explique aussi que certains individus qui se réveillent après leur mort sous l'effet du Lazare sont intacts, leur personnalités inchangées et leurs souvenirs indemnes, ou presque. Ces individus-là se trouveront dans les rues, errant sans but, en état de choc. D'autres, en revanche, reviennent avec un esprit beaucoup plus altéré. Ceux-là errent aussi dans les rues, mais avec un autre but, celui de grignoter du bifteck au goûter, fût-il animal ou humain.

– C'est vrai, il semblerait que nous ayons des tendances naturelles au cannibalisme, répondit-il d'un ton si détaché que j'en eus la chair de poule. Voilà ce dont je voulais parler quand je vous ai dit que votre père m'avait sauvé la vie. Au cours de ses recherches, il s'est aperçu que certains d'entre nous revenaient mieux… conservés que d'autres. Au niveau des souvenirs, ou de la personnalité, par exemple. De nouveaux morts-vivants que ses hommes croisaient avaient l'air d'errer sans but, complètement perdus et bouleversés… Ceux-là ne semblaient pas nécessairement à l'affût de leur prochain repas. C'est ainsi que sa mission s'est transformée… Eh bien, c'est-à-dire qu'en l'absence de remède sa mission est devenue de nous aider à gérer notre maladie.

J'eus l'impression qu'on venait de m'écraser une brique entre les deux yeux. Tout à coup, tout devint limpide. Mon père avait réellement vu des monstres affamés évoluer devant ses yeux. Un vieux conte était devenu réalité. Cela aurait été la même chose s'il avait découvert un dragon. Il aurait essayé de le dompter.

– C'est comme… voyez-vous, comme pour un être humain vivant, continua Bram. Il vous faut certaines choses. Vous avez besoin de nourriture, d'eau. Si vous en manquiez, alors peu importe le niveau de civilisation que vous pensez avoir, vous régresseriez. Sans ces éléments, vous deviendriez folle. Vous tueriez les autres, trouveriez des astuces pour vous les procurer. C'est un simple instinct animal. Il est difficile d'être gentil quand on est tenaillé par la faim. Eh bien, j'ai besoin de certaines choses, moi aussi. J'ai un besoin maladif de liquides, parce que je suis en train de me dessécher. J'ai un besoin maladif de protéines, parce qu'à chacun de mes mouvements, j'endommage les tissus de mon organisme, même si je ne peux plus utiliser les protéines pour me régénérer. Et les prions qui vivent dans mon cerveau ont un besoin maladif de nouvelles victimes et poussent mes synapses à me rendre un peu vif. Bref, je suis complètement reprogrammé pour éprouver le désir brûlant de trouver un beau corps bien chaud. Comme n'importe quel adolescent, voyez-vous.

New Victoria, tome 1, de Lia Habel

Deux catégories de zombies, donc… Si la première est totalement inoffensive, la seconde, en revanche, est létale. Mais comme dans tout roman post-apocalyptique qui se respecte, l'armée (ou ce qui en tient lieu) est là pour veiller au grain. Et bien sûr, quoi de plus naturel que d'utiliser les zombies sains pour lutter contre les cannibales? Après tout, ils sont sacrifiables, ils sont déjà morts…

C'est donc dans ces circonstances qu'évolue Bram, l'un des héros de cette histoire. Bram est en gentil zombie. Il marche à peu près comme tout le monde, parle normalement, a une apparence presque saine, si ce n'est le voile blanc qui recouvre ses yeux. Il calme ses envies sanguinaires en ingurgitant du tofu. Même si son corps est incapable de synthétiser les protéines pour se régénérer, le tofu a au moins le mérite de lui contenter l'estomac et les papilles (ou presque). Oui, Bram est un brave zombie, un petit capitaine au service de sa patrie, prêt à donner sa vie (?) pour sauver les pauvres Victoriens qui ne savent pas quel fléau les guette. Et comme tous les zombies de son âge, Bram est amoureux. Difficile, quand on a plus de cœur à faire battre plus fort, et quand les papillons dans le ventre ne sont en fait que des vers attirés par la chair en décomposition. D'autant plus difficile que l'heureuse élue est, elle, bien vivante…

Heureusement, Bram a de nombreux amis dans son unité. Entre Chas, Coalhouse, Renfield, et j'en passe, il n'y a que l'embarras du choix. Eux aussi sont de braves zombies, avec du caractère, toutefois. Ils ne sont peut-être que de la chair à canon, mais faut pas les emmerder! Surtout Chas, d'ailleurs. Nommée originellement Chasteté, cette jeune demoiselle a tout pour me plaire. Une langue bien pendue, un caractère bien trempé, un look d'enfer et une mâchoire d'acier.

Une héroïne et demi qui en a…

Un autre point fort du roman, c'est Nora Dearly, notre héroïne en corset et jupons. Je pense que tout me plaît dans son caractère. Et, vous savez, le caractère d'un personnage, c'est un peu comme en cuisine. Il faut user des bons ingrédients dans de bonnes proportions et éviter les mélanges hasardeux. Dans le présent cas, Nora est une jeune demoiselle qui sait ce qu'elle veut et qui fera tout pour obtenir gain de cause. Opiniâtre, mais non têtue, combative mais non garçon manqué, romantique sans être fleur bleue, sensible sans être fragile, jolie sans être canonissime, mignonne mais pas potiche, et d'une intelligence extrême, elle incarne pour moi l'héroïne parfaite, le mélange et le dosage idéal. Elle ne m'a déçue à aucun moment, mais en revanche, elle n'a cessé de m'étonner.

J'ai particulièrement apprécié son petit jeu avec Bram, jeu qui avait pour but de faire accepter à Nora la réalité de la situation avec le Lazare, le fait qu'elle soit entourée de morts et que le monde tel qu'elle le connaissait s'écroule autour d'elle. C'est un passage tout en délicatesse, parce que Bram respecte au mieux la sensibilité de Nora et ne cherche en aucun cas à la brusquer. De son côté, Nora se laisse le temps pour assimiler les bribes d'information données par Bram. C'est une sorte d'apprivoisement d'un monde nouveau, version zombie.

[Nora]

Je parvins à loger les cartouches dans le chargeur et le refermai d'un claquement sec. Je remplis les poches amples de ma chemise de nuit avec le reste des munitions. Ensuite, me forçant à calmer ma respiration, je regardai autour de moi. La salle de bains de mon père était accessible d'où je me trouvais, mais il n'y avait aucune issue par là. De larges baies vitrées donnaient accès au balcon, mais il faudrait alors que je saute dans la rue…

… ou que je grimpe sur le treillage pour rejoindre le toit.

Une fois mon plan arrêté, je me jetai sur les portes vitrées du balcon et les ouvris en grand. La chambre de mon père se trouvait juste au-dessus de son bureau et, en contrebas, je vis d'autres créatures s'engouffrer à l'intérieur par les fenêtres. Combien étaient-elles? Descendre n'était sûrement pas envisageable.

Je passai la bandoulière du fusil par-dessus ma tête, et commençai à escalader le treillage blanc fixé sur la façade de la maison. Il était recouvert de roses, dont les épines m'égratignèrent la peau et s'accrochèrent à ma chemise de nuit. Des gouttes de sang perlèrent sur mes doigts, mais je fis abstraction de la douleur.

New Victoria, tome 1, de Lia Habel

Tiens? J'ai bien dit une héroïne et demi? Une héroïne et… une paire de jambes qui avance seule? Ou alors… une héroïne et un buste qui se traîne? Rien de tout cela, je vous rassure!

Il y a une autre personne que l'on pourrait élever au rang de demi-héroïne (et demi doit ici être pris au sens de "personnage secondaire qui aurait tout d'une héroïne"). Il s'agit de sa meilleure amie, miss Pamela Roe. Pamela n'est certes pas le personnage central de l'histoire, et d'ailleurs au début, je pensais qu'elle n'était là que pour le décor, ou pour épauler Nora de temps à autre comme n'importe quelle bonne amie. Mais en réalité Pamela prend véritablement part à l'histoire, à son histoire à elle, vécue en parallèle de celle de Nora. Et on peut dire qu'elle gère la situation aussi bien que son amie.

[Pamela]

Je l'attrapai en ôtant une main de la femme et commençai à frapper. Je suis incapable de dire si cela lui fit mal ou non, mais cela la déconcentra assez pour qu'elle s'en prenne à l'ombrelle plutôt qu'à moi. Je parvins à la repousser suffisamment pour pouvoir me libérer de son poids en me tortillant, et à me relever. À bout de souffle, j'agrippai l'ombrelle comme une batte de base-ball.

Elle s'élança vers moi. Je la frappai avec force. Je parvins à la maintenir à distance, mais malgré la force des coups que je lui assenais, l'ombrelle n'était pas assez lourde pour la blesser sérieusement. J'essayai de m'échapper, mais elle était si rapide qu'elle parvint à attraper le bord de ma robe, exactement comme ma mère l'avait fait quelques minutes plus tôt, et je n'eus d'autre choix que de me retourner et l'affronter à nouveau. Elle eut tôt fait de m'acculer contre un mur, faisant de moi une proie impuissante. Elle s'approcha en sifflant, le corps penché vers l'avant, et je compris que j'allais mourir.

Je ne saurai jamais ce qui me prit à cet instant-là, quelle partie de mon cerveau commanda mes bras. Peut-être que Nora était morte et que son esprit me hurlait ses instructions. Mais, dans une dernière et pathétique tentative pour me sauver, je retournai l'ombrelle pour la tenir comme un javelot, et la lançai de toutes mes forces au moment où elle bondissait sur moi comme un animal.

New Victoria, tome 1, de Lia Habel

D'autres personnages… qui en ont moins…

Comme dans tous les bons romans, on trouve également ce que l'on appelle des anti-héros. Dans ce roman-ci, je peux en citer trois qui m'ont littéralement tapé sur le système nerveux… N'est-ce pas, Isambard Roe, Michael Allister et Vespertine Minck?

Ce ne sont pas des méchants à proprement dit, juste d’indécrottables casses-pieds qui ralentissent les héros et qui me sont antipathiques à mourir. Et Isambard, celui-là… À la seule évocation de ce prénom, mon estomac gronde tout seul dans son coin… trop proche de "Carambar"!

La belle et… le zombie!?

C'est peut-être l'élément le plus improbable de ce roman, au final. Je vous ai dit que Bram était amoureux, n'est-ce pas? Est que l'heureuse élue était une vivante? Eh bien, devinez de qui il s'agit… Je ne vous ferai toutefois pas l'affront de vous révéler si cet amour sera partagé ou non!

Mais, quoi qu'il en soit, vous imaginez cela, vous? Une romance entre une vivante et un zombie? Embrasser de la chair froide, flasque, et tout et tout? Voir votre amoureux vous regarder d'un œil languide et… plein de pus? Je ne peux pas m'empêcher de multiplier les blagues graveleuses et d'imaginer les pires scénarios.

"Tient donc, chéri, tu as l'air bien réceptif, ce soir…

– Hé ouais, ma puce, rigidité cadavérique…" ou encore…

"Hihi, chéri, tu me chatouilles!

– Et merde! Euh… t'aurais encore un peu de vermifuge?"

Oui, bon, soit. C'est rigolo, mais ça reste quand même un tantinet nécrophile, et ça, c'est franchement tek tek beurk…

Ceci dit, malgré ce côté un peu risible, j'ai trouvé ça complètement mignon au final. Et puis j'ai aimé leur respect mutuel, leur manière de s'apprivoiser l'un l'autre. Pour une amourette d'ado, les deux zigotos sont au final très matures dans leurs sentiments respectifs, et ça… hé ben ça, j'achète, évidemment!

Nora tourna son visage vers moi. Elle ne sourit pas mais, sans que je sache pourquoi, j'aimais la façon dont elle me regarda. Comme si je lui inspirais quelque chose. Comme si j'avais dit quelque chose qui résonnait en elle.

Je lui tendis la main.
– Allons danser.
Elle sourit.

Pendant les deux heures qui suivirent, nous nous rapprochâmes l'un de l'autre et nous nous touchâmes sans aucune peur ni regrets. À la fin, Nora accepta de se blottir dans mes bras pour danser un slow, mais il fallut d'abord que je la persuade que nous le dansions de cette façon chez les Punks et que ce n'était pas simplement un prétexte pour pouvoir la tenir contre moi.

Quelque chose rompit cependant le charme. Je me retrouvai à humer son odeur pour la deuxième fois de la journée, penché tout contre son oreille. Elle se raidit un peu.

– Que se passe-t-il?
– Vous sentez… le chocolat.
Elle inclina la tête.
– Le docteur Chase m'a prêté du parfum.

Je me mis à rire. Je savais qu'elle allait me détester pour ce que j'allais dire, mais tant pis.
– De la chair vivante enrobée de chocolat.
Elle rougit.
– Oh! Taisez-vous!

New Victoria. Tome 1, de Lia Habel

En résumé…

Je me suis bien amusée avec ce premier volet de la série New Victoria. J'ai aimé l'univers et le concept que j'y ai découvert, j'ai adoré Bram et Nora (et Pam) jusqu'au trognon. Les zombies sont charmants, ou presque, et paraissent parfois plus vivants que les vivants eux-mêmes.

Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est le roman du siècle, mais j'ai pris beaucoup de plaisir avec cette lecture. J'ai ri, j'ai psychoté un peu dans les moments les plus épineux, j'ai râlé sur les méchants et les emmerdeurs, j'ai été attendrie par le feu de la romance, bref… c'était bien écrit, bien conté et j'étais dans l'histoire avec les personnages du début à la fin.

Le seul point un peu moins positif, c'est que j'ai eu du mal à démarrer ce roman. J'ai dû attendre l'arrivée des gentils zombies pour vraiment accrocher à l'histoire et me laisser entraîner. Le début, quoique nécessaire à la compréhension, était peut-être un peu long.

Ma note : 17/20. Il y a de la recherche et du boulot derrière cette histoire de zombie, et j'ai trouvé les personnages vraiment bien travaillés, avec des caractères très complets et très aboutis.

[Chronique] New Victoria, l'intégrale, de Lia Habel - part 1

À très bientôt pour de nouvelles aventures livresques!

PS : Je crois que je ferais un bon zombie…

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