A propos de… Graham Masterton

Notre maître de l'horreur no. 1 (selon Acherontia ^^)... Graham Masterton!

Notre maître de l'horreur no. 1 (selon Acherontia ^^)… Graham Masterton!

Début de biographie…

Né à Edimbourg en 1946 (il portait peut-être déjà le kill-t en ce temps-là…), Graham Masterton a pour grand-père Thomas Thorne Baker, un scientifique célèbre pour avoir inventé DayGlo, une gamme de pigments fluorescentes à la lumière du jour. Ainsi placé sous la bonne étoile de la renommée, il a étudié pour devenir journaliste et a édité un nouveau périodique un peu olé-olé pour les hommes, le Mayfair (pas de lien car jeunes yeux s'abstenir…). A l'âge de 24 ans, Graham est toujours aussi porté sur l'érotisme et devient éditeur exécutif de Penthouse et de Penthouse Forum magazines. C'est aussi l'âge où il commence à écrire des séries à succès et des manuels d'érotisme, incluant le titre "How to drive your man wild in bed" (ou, pour les non-anglophones, Comment rendre votre homme fou au lit), qui s'est vendu à plus de 3 millions d'exemplaires. Son petit dernier, Wild sex for new lovers a été publié en 2001 chez Penguin Putnam. Il contribue aussi régulièrement à Cosmopolitan, à Menis health, woman, womanis own ainsi qu'à d'autres magazines de développement personnel.

Il vit maintenant à Surrey en Angleterre. Sa femme, Wiescka, polonaise d'origine, est malheureusement décédée en avril 2011, après lui avoir donné trois fils.

(Ceci est une libre traduction de la biographie présente sur le site officiel).

A propos de... Graham Masterton

Ce qui caractérise ses livres…

La mort et le sexe

Ce qui me frappe toujours dans chaque roman de Masterton, ce sont ces deux éléments : la mort, et le sexe.

La mort, tout d'abord, parce que Masterton n'hésite pas à nous la montrer dans tous ses aspects les plus effroyables. Si je devais relever toutes les scènes gores que comportent ses romans, cela ressemblerait à un effroyable inventaire dressé par un médecin légiste pris de folie… J'avais déjà tenté une telle liste il y a des années, recopiant religieusement chaque passage sanguinolent, mais c'est un vrai travail de scribe! Ce qui m'impressionne dans tout cela, ce ne sont pas les scènes en elle-même, mais l'imagination dont l'auteur se sert pour trouver des façons de mourir à chaque fois différentes et à chaque fois aussi affreuses. Je me dis que soit il lit souvent les rubriques nécrologiques et regarde trop les séries policières (bien que l'essor de celles-ci soit bien postérieur à ses premiers romans), soit il est aussi fêlé que la tasse qu'a fait tombé mon chat ce matin. Quoiqu'il en soit, ses descriptions ahurissantes de réalisme donne à ses romans la pointe d'adrénaline nécessaire aux lecteurs pour être totalement pris au piège de l'histoire. Et, fait assez cocasse à constater, j'ai bien souvent été dégoûtée par certaines scènes, voire totalement répugnée, avec une pointe de nausée au creux de l'estomac, et pourtant à chaque fois j'étais totalement fascinée, incapable d'arrêter ma lecture…

Et puis vient le sexe… Thème extrêmement récurrent chez Masterton, à part égale avec la mort. Forcément, monsieur ne connaît le sujet que trop bien, de part sses nombreuses contributions aux magazines érotiques cités plus haut… Ici, c'est pareil que pour les scènes gores, on est tellement fascinés qu'on ne peut arrêter sa lecture. Moins dégoûtés peut-être, que pour les scènes sanglantes, et encore, cela dépend du taux de tolérance de tout un chacun face à la sexualité. Il est très comique de constater que, si Masterton est aussi très imaginatif pour ses scènes de sexe, il a tout de même des préférences très marquées pour certains aspects. Certains termes ou morceaux de phrases reviennent très régulièrement, un peu comme des litanies érotiques plutôt étranges. Contrairement aux scènes de mort où l'auteur ne montre pas ses préférences (peut-être parce qu'il n'en a pas, ce qui est plutôt rassurant, d'un côté), on sent derrière les scènes de sexe tout un monde de fantasme qui lui est propre.

L'appel des mythologies anciennes

Masterton, ce n'est heureusement pas que la mort et le sexe. Il écrit des romans d'horreur, certes, mais le fantastique aussi tient une place de choix dans ses récits. Il puise l'inspiration dans les mythologies anciennes et les croyances obsolètes des peuples les plus divers et le plus souvent méconnus. Le plus génial chez Masterton, c'est qu'il ne se contente pas de s'inspirer de légendes révolues, il leur donne vie à nouveau, comme elles ont dû être – ou en tout cas paraître – vivantes à une certaine époque.

Prenons par exemple son roman Sang impur, roman que je trouve particulièrement génial sous tous les aspects. Pour son histoire, il se base sur une ancienne légende des pays slaves, avec un voyageur vert mi-homme mi-buisson qui se repaît des intestins de ses victimes, souvent offertes par les paysans en sacrifice pour obtenir de bonnes récoltes, afin de vivre éternellement. Dans Le démon des morts, c'est dans les anciennes légendes du Mexique que son récit prend racine, ressuscitant Mictlantehcuhtli, le fameux démon des morts. Un roman prodigieux!

Selon le site Pen of chaos, Masterton est sans conteste possible le romancier qui possède le plus d'œuvres traitant de démons « authentiques » à ce jour. Qu'est-ce qu'un démon "authentique", ça, je l'ignore…

Il lui arrive également de réécrire de grands classiques à sa sauce, comme Le portrait du mal, librement inspiré du Portrait de Dorian Gray. J'avoue, celui-ci est mon petit favori… Peut-être est-ce parce que c'est le premier roman que j'ai lu de l'auteur, mais certainement aussi parce qu'il est tout simplement génial! On sent l'influence de Dorian Gray derrière le récit, et pourtant Masterton se le réapproprie de main de maître.

Un peu de philosophie mastertonienne

Au milieu de toutes ces émoluments fantasmagoriques, ces effusions de sang, ces meurtres en cascade et ces créatures venues d'une réalité surannée, on peut parfois trouver un zeste de philosophie très propre à l'auteur. Dans La mort noire, par exemple, on voit qu'il tente faire revenir le lecteur à la réalité avec des propos sur l'impartialité de la peste, le fait que toutes les classes de la société, toutes les ethnies sont atteintes par la maladie sans aucune distinction. Ces petites digressions ne durent jamais très longtemps – heureusement pour le lecteur impatient de lire la suite! – mais elles apportent un petit je-ne-sais-quoi à l'histoire qui fait qu'on sait que c'est la "réalité", que tout cela est vraiment en train d'arriver aux malheureux héros du roman, ce qui est d'autant plus terrifiant.

Il peut y avoir également de petites phrases très "terre à terre", voire parfois presque machistes, comme cette merveilleuse citation extraite de La mort noire : "Coucher avec la fille après avoir couché avec la mère, c'est comme acheter sa première voiture neuve après avoir roulé toute sa vie dans des véhicules d'occasion."

Morale de l'histoire…

Vous l'aurez compris, si je choisis Masterton comme première biographochronique, ce n'est pas uniquement parce que je suis plongée dans la lecture de l'une de ses oeuvres. C'est aussi parce qu'il est à ce jour mon auteur d'horreur favori (je devrais publier un classement, un jour ^^). Ce n'est pas pour rien que j'appelle ses romans des "horreurlequins", parce qu'ils se lisent aussi simplement et agréablement que des romans harlequins (que je n'ai jamais lu, mais j'imagine trop bien ce que ça doit être de lire cette collection). Avec la sauce ketchup en plus, évidemment, et les vilains démons qui se déchaînent contre les pauvres humains, avec un grand héros qui paraît banal mais qui est capable d'affronter, voire de terrasser des horreurs immortelles surgies des ténèbres, des madames aux mœurs légères qui n'hésitent pas à faire tourner la tête du héros alors même que les forces du mal sévissent,… Moi j'en veux plus, toujours plus! Et d'ailleurs, c'est en mastertonnant qu'on devient mastertonnien 😉

Bibliographie mastertonienne

  • 1975 : Manitou (1978 en France). Les éditions NéO l'ont édité en 1984 sous le titre Le faiseur d'épouvantes
  • 1977 : Le Djinn (Néo, 1985)
  • 1977 : La Mort noire (Lefrancq, 1998)
  • 1978 : Le Sphinx (éditions Naturellement, 1999)
  • 1978 : La Maison de chair (Néo,1985)
  • 1978 : Le Jour J du jugement
  • 1979 : La Vengeance du Manitou (Néo,1985)
  • 1979 : Le Complot Sweetman (Le cherche-midi, 2004)
  • 1979 : Les Puits de l'enfer (Pocket, 1991)
  • 1981 : Famine (éditions Naturellement, 2 tomes, 2000)
  • 1982 : Le Diamant de Kimberley (Belfond, 1985)
  • 1982 : Le Trône de Satan (titre original Heirloom)
  • 1983 : Le Démon des morts (Néo, 1986)
  • 1983 : Condor (Belles lettres, 2003)
  • 1983 : Tengu
  • 1985 : Le Portrait du mal (Néo, 1987)
  • 1986 : Transe de mort (Néo, 1990)
  • 1987 : Le Miroir de Satan (Néo, 1989)
  • 1988 : Rituels de chair (Néo, 1989)
  • 1989 : Génie Maléfique (Le cherche-midi, 2006)
  • 1989 : Démences (Pocket, 1991)
  • 1990 : La Nuit des salamandres (Presses de la cité, 1991)
  • 1990 : Apparition (Presses de la cité, 1992)
  • 1992 : Le Maître des mensonges
  • 1992 : L'ombre du Manitou (Presses de la cité, 1992)
  • 1993 : Sang impur (Presses de la cité, 1995)
  • 1994 : Walhalla (Presses de la cité, 1996)
  • 1995 : Hel (Pocket, 1997)
  • 1996 : Les Visages du cauchemar
  • 1999 : Les Gardiens de la porte (Presses de la cité, 2000)
  • 2000 : L'enfant de la nuit (Pocket n° 9229)
  • 2000 : Les Escales du cauchemar (recueil de nouvelles, Pocket n° 9228)
  • 2000 : Les Papillons du mal (Presses de la cité, 2002)
  • 2001 : Katie Maguire (Fleuve noir, 2003)
  • 2002 : Corbeau (Fleuve Noir, 2004)
  • 2002 : Le Glaive de Dieu (Fleuve noir, 2005)
  • 2004 : Le Diable en gris (Bragelonne, 2006)
  • 2005 : Du Sang pour Manitou (Bragelonne, 2007)
  • 2006 : Descendance (Bragelonne, 2008)
  • 2008 : La Cinquième sorcière (Bragelonne, 2010)
  • 2009 : Wendigo (Bragelonne, 2009)
  • 2010 : Peur aveugle (Bragelonne, 2010)
  • Série Jim Rook :
    • Magie indienne
    • Magie vaudou
    • Magie maya
    • Magie des neiges
    • Magie des eaux
    • Magie des flammes
  • Les Guerriers de la nuit
    • Les Guerriers de la nuit
    • Les Rivages de la nuit (1988, Pocket 1996 pour la traduction française)
    • Le Fléau de la nuit
    • La Guerre de la nuit
    • Le Neuvième Cauchemar

Merci Wikipédia pour cette belle liste bien fournie 🙂 On peut trouver aussi tous les titres sur le site officiel de l'auteur, mais c'est évidemment en anglais! Les titres en gras sont ceux que je possède déjà.

Une réflexion au sujet de « A propos de… Graham Masterton »

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